L’Europe soutient notre pays de manière continue dans les domaines du développement rural, de l’environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières.
L’Union européenne (UE) accompagne le Mali depuis son indépendance. Pour la nouvelle année, l’ambassadeur de l’Union européenne en République du Mali, Alain Holleville, a animé, hier, un déjeuner de presse à l’hôtel Salam. A ses côtés, il y avait le chef de la section politique de l’UE, Salvador Franca, le chef de la coopération, Geza Strammer et le président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné.
L’objectif de cette conférence était d’expliquer l’évolution du partenariat entre l’UE et le Mali ainsi que de faire le point sur les changements entrepris par cette institution pour améliorer la coopération. Dans son exposé liminaire, Alain Hollevillle a expliqué que l’UE essaie d’adapter le contenu de la coopération à l’évolution des besoins du Mali. A l’en croire, ce partenariat concerne le secteur de l’éducation, les routes, la problématique générale de la gouvernance, la sécurité. « Nous essayons de faire mieux dans les domaines où nous sommes traditionnellement présents à la demande du Mali et nous essayons aussi d’être présents dans de nouveaux domaines et dans les domaines traditionnels autour de tout ce qui relève de la gouvernance, notamment l’amélioration des bonnes pratiques, l’utilisation des fonds publics, les ressources humaines », a fait savoir le diplomate européen, ajoutant que cette implication de l’UE se fait en tant que partenaire extérieure.
En effet, à travers le Fonds européen de développement (FED), l’Union européenne a soutenu le Mali de manière continue dans les domaines du développement rural, de l’environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières.
A ceux-ci s’ajoutent l’appui institutionnel et la culture. Le document de stratégie pour la mise en œuvre du 11è FED dans notre pays, qui couvre les années 2014-2020, porte sur 615 millions d’euros soit 403 milliards de Fcfa.
L’UE intervient, depuis 2013, dans le domaine de la sécurité à travers l’EUTM pour la formation et le conseil auprès de l’armée malienne. L’EUCAP-Sahel Mali est aussi une initiative européenne qui opère au bénéfice des forces de sécurité intérieure. En fin 2018, les projets en cours, financés par l’UE qui Mali représentent 1100 millions d’euros. Le Fonds fiduciaire d’urgence pour le Sahel (FFU) visant à combattre les causes profondes de la migration (128 milliards de Fcfa) et l’instrument contribuant à la stabilité et à la paix (11 milliards de Fcfa) font partie de ces projets.
Parlant de la réforme du secteur de la sécurité conduite par le Mali, le diplomate européen dira que l’une des difficultés pour le pays et pour le partenaire est qu’il faut engager cette réforme en prenant des mesures au quotidien en matière de sécurité. Selon lui, les résultats dans ce domaine ne doivent pas seulement être à court terme. Chez les partenaires, ajoute Alain Holleville, il y a une certaine évolution depuis quelques années dans le sens d’une appréciation des résultats. Cette approche basée sur le résultat, selon lui, est une nécessité absolue mais elle a tendance à focaliser le résultat sur le seul court terme. Pour le diplomate, il faut bien équilibrer les effets positifs visibles à court terme et les actions plus structurantes qui produisent des effets au bout d’un certain nombre d’années.
Les préoccupations des journalistes ont porté sur la dotation en matériels des militaires formés, la position de l’UE face à l’organisation de l’élection présidentielle l’année dernière au Mali et la violation des droits de l’Homme. Par rapport à la dotation des militaires, le conférencier a affirmé que l’UE fournit, entre autres, des matériels roulants, des véhicules. A l’en croire, il faut davantage de complémentarité concernant la dotation. Sur la question de l’élection présidentielle, l’ambassadeur Holleville a précisé que la mission d’observation des élections de l’Union européenne est totalement indépendante. La délégation de l’UE, estime-t-il, demande le suivi des recommandations de la mission d’observation.
Mohamed D. DIAWARA
L’Essor