Cela faisant quatre ans qu’un chef du gouvernement du Mali ne s’était plus rendu dans la ville du Nord. Soumeylou Boubeye Maïga l’a fait vendredi 23 mars, accompagné de huit de ses ministres. Un déplacement sous très haute surveillance et escortée par l’ancien rébellion, les combattants de la CMA.
Une visite qui n’était pas sans risque : la veille, la base de la Minusma a été une fois de plus visée faisant cinq blessés parmi les soldats français. L’hélicoptère atterrit dans la cour de la mission de l’ONU à Kidal, car l’aéroport est impraticable. Le Premier ministre sort tout sourire du ventre de l’appareil. Pour l’accueillir, le représentant spécial de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh, un natif qui a tout fait pour la réussite de la mission. Les deux hommes rentrent dans le véhicule, le cortège est très sécurisé. Soumeylou Boubeye Maïga et sa délégation rentrent dans la ville. Des hommes sont habillés en tenue militaire, ce sont les combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Certains se mettent au garde-à-vous devant le cortège. Une visite est rendue au chef traditionnel de Kidal, l’amenokal Mohammed Ag Intalla. A Kidal, les rues ne sont pas très animées, on observe quelques nouvelles constructions. Le programme phare de la journée, c’est la rencontre entre Boubeye Maïga et les locaux. Dans la salle, les drapeaux tiennent en main le drapeau malien. Il y en a deux autres : celui de l’Azawad et le logo de la Cema. Le représentant des jeunes de Kidal prend la parole, il demande à l’Etat d’aider la jeunesse. C’est au tour du représentant de la Cema. Il affirme : « Nous avons bon espoir qu’après cette rencontre, les choses avancent. Après la visite, la population attend des actes Le Premier ministre à son tour parle aux Kidalois. Il annonce des aides, rappelle que le Mali est indivisible, mais que la diversité sera respectée. Un habitant interrogé par RFI se dit soulagé que la visite se soit déroulée sans incident. « Pour la majorité de la population de Kidal, cette visite est très importante. Ca faisait très longtemps que l’on n’avait pas vu d’autorité malienne ici. Nous sommes très contents, très soulagés que tout se soit bien passé. » Désormais, il attend beaucoup des suites de cette visite, car les priorités à Kidal sont nombreuses explique-t-il : « Et puis, on veut voir concrètement les retombées de cette visite du ministre. La première des priorités ici, c’est avant tout l’école, puis la santé et l’eau. Ensuite, nous, habitants de Kidal, souhaitons totalement l’application intégrale de l’accord. C’est la seule chose qui puisse apporter la meilleure sécurité, même si elle ne le sera pas à 100%. »
RFI