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Mali : une manifestation célèbre le départ des soldats français

De précédentes mobilisations antifrançaises avaient déjà réuni des milliers de Maliens en août 2020 et en mai 2021, favorables à la junte au pouvoir dans le pays.

« Macron dégage du Mali », pouvait-on lire sur une banderole à Bamako ce samedi. Deux jours après l’officialisation du retrait de l’armée française engagée au Mali, une manifestation a été organisée dans la capitale malienne pour célébrer le départ des soldats français. La mobilisation, qui n’a pas rassemblé beaucoup de monde, selon des journalistes de l’AFP, était à l’initiative de mouvements de soutien à la junte au pouvoir.

« On est sorti pour chasser la France. On n’a pas besoin de la France. Qu’elle s’en aille ! », a déclaré Issa Diarra parmi les manifestants. Il dit être « derrière (le chef de la junte, le colonel) Assimi (Goïta) et le Mali ». « La France a été chassée. Si elle reste, elle devient une force d’occupation », a renchéri Siriki Kouyaté, membre de « Yerewolo Debout sur les remparts ». Ce mouvement favorable à la junte au pouvoir et d’autres associations soutenant la même cause sont à l’initiative de la manifestation de samedi. La France a précisé jeudi que 2 500 à 3 000 soldats resteraient au Mali après le retrait.

La manifestation a réuni quelques centaines de personnes sur la Place de l’indépendance, dans le centre de la capitale malienne, selon les journalistes présents. Encadrée par les forces de l’ordre, elle s’est déroulée sans incident. Après les deux coups d’État en août 2020 puis en mai 2021, de précédentes manifestations organisées par les mêmes mouvements, avaient réuni des milliers de personnes à Bamako.

Spirale de violences

La France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali, conduisant les autres acteurs étrangers à s’interroger ouvertement sur leur engagement, et la Mission de l’Onu au Mali (Minusma) à étudier l’impact de ce désengagement. Français et Européens ont invoqué les « multiples obstructions des autorités » maliennes.

La junte au Mali est revenue sur son engagement d’organiser des élections en février 2022 pour le retour des civils au pouvoir. Elle invoque la nécessité de profondes réformes et s’arc-boute sur la souveraineté nationale depuis que les États ouest-africains ont infligé au Mali de lourdes sanctions économiques et diplomatiques le 9 janvier.

La prise du pouvoir à Bamako par des militaires n’a pas enrayé la spirale de violences qui frappe ce pays sahélien depuis l’invasion djihadiste en 2012. Les violences parties du nord se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.

Source: leparisien

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