Au moins 10 jihadistes présumés ont été tués mercredi dans le nord-est du Mali lors d’une opération aérienne et au sol des forces françaises visant le chef du groupe Ansar Dine, le Malien Iyad Ag Ghaly, a-t-on appris de sources sécuritaires concordantes.
« C’est la base du chef du réseau, Iyad Ag Ghaly, à Tinzaouatène qui a été la cible principale de cette opération », a déclaré mercredi soir à l’AFP une source sécuritaire étrangère présente au Mali.
L’opération de mercredi s’est déroulée « à proximité de Inaghalawass, un oued distant de 900 mètres de la frontière algérienne, entre 04H40 et 05H20 (GMT et locales) », a précisé cette source s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Ansar Dine, allié à Al-Qaïda, fait partie des groupes armés qui ont contrôlé le nord du Mali entre 2012 et janvier 2013. En 2015, après que la force française Barkhane a « neutralisé » (tué ou arrêté) plus d’une centaine de jihadistes dans le nord du pays, Iyad Ag Ghali s’était réfugié à la frontière algérienne, selon des sources militaires.
Un bilan provisoire fait état de 10 à 17 morts parmi les jihadistes, dont le « bras droit d’Ag Ghaly, Malik Ag Wanassnat », selon la source sécuritaire étrangère.
L’état-major français a partiellement confirmé ces informations, évoquant un bilan d’ »une vingtaine de terroristes tués ou capturés ».
« L’opération a été menée par les forces françaises au Sahel », à la fois des forces spéciales et des troupes de Barkhane, a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Patrik Steiger.
Cette opération, menée mercredi matin, « visait trois objectifs de groupes armés terroristes, entre Boughassa et Tinzaouatène, qui ont fait l’objet de frappes aériennes simultanées suivies d’assauts héliportés appuyés par des hélicoptères Tigre, puis d’engagements au sol », a-t-il précisé.
« Selon un bilan provisoire, une vingtaine de terroristes ont été tués ou capturés », a-t-il affirmé, soulignant que « trois véhicules » avaient été détruits et des armements, ainsi qu’un « grand nombre de documents » récupérés.
Aucune perte humaine n’est à déplorer côté français, d’après le colonel Steiger, selon lequel « l’identité des groupes armés visés reste à préciser ».
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.