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Mali : un avion militaire français a-t-il violé l’interdiction de survol du territoire ?

Un avion militaire français a fait la liaison Abidjan-Gao, le 11 janvier, suscitant la colère des autorités maliennes, qui avaient annoncé la fermeture de leurs frontières. Une affaire qui a aussi pour enjeu l’approvisionnement de la force Barkhane.

 

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) a signalé à Bamako qu’un avion militaire français avait violé l’espace aérien du Mali, ont indiqué, le 12 janvier, les autorités aériennes de ce pays. Cet événement survient en plein bras de fer entre la junte, dirigée par Assimi Goïta, et une partie de la communauté internationale, Cedeao et France en tête.

La junte ayant déclaré qu’elle souhaitait prolonger la période de la transition, les dirigeants ouest-africains ont décidé, le 9 janvier à Accra, de sanctionner fermement le Mali. Ils ont notamment décrété la fermeture de leurs frontières aériennes et terrestres avec ce pays. Les autorités maliennes ont riposté en déclarant qu’elles appliqueraient la réciprocité en ce domaine.

Contact coupé

C’est dans ce contexte que, le 12 janvier, l’Asecna a informé l’aviation civile malienne qu’un Airbus A400 de transport avait, la veille, enfreint la décision du Mali, indiquent des documents publiés sur les réseaux sociaux. Le colonel Lassina Togola, PDG des aéroports du Mali, a confirmé à l’AFP que ces documents étaient authentiques.

Selon ces derniers, l’appareil effectuait l’aller-retour entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Gao (nord du Mali), où l’armée française possède une base importante. L’Asecna, qui gère les espaces aériens d’une grande partie du continent, dit ne pas avoir été informée préalablement de l’existence de ce vol. L’Airbus est entré en contact avec les centres de contrôle de Ouagadougou (Burkina) et de Niamey (Niger), qui lui ont rappelé qu’il lui était interdit d’entrer dans l’espace aérien malien, est-il écrit.

Coupant le contact avec les centres de contrôle, l’avion a poursuivi sa route, rapportent les fiches de l’Asecna.

Interrogé sur le point de savoir si l’interdiction malienne s’appliquait aux vols militaires français et à ceux de la Minusma en provenance de pays de la Cedeao, le PDG des aéroports du Mali a répondu que les frontières étaient « fermées aux pays de la Cedeao » et que, par conséquent, « les aéronefs en provenance de ces États ne [pouvaient] venir au Mali ». « Toutefois par dérogation, une autorisation pourra être accordée à la demande du transporteur », a-t-il ajouté, sans préciser si les appareils de la force française ou ceux de la Minusma bénéficiaient d’une telle dérogation.

Approvisionnement de Barkhane

Dans un communiqué, le gouvernement malien assure avoir « dénoncé cette violation de l’espace aérien du Mali » et protesté auprès des autorités françaises « qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la Cedeao, parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali ».

« Nous déclinons toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s’exposer, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien », ajoutent les autorités maliennes dans leur communiqué.

La France, avec la force Barkhane, ainsi que la Minusma, la force des Nations unies, effectuent constamment des vols entre la sous-région et le Mali, afin d’approvisionner leurs troupes et de conduire leurs opérations.

« Pour l’heure, nous n’avons reçu aucune notification officielle s’agissant d’éventuelles restrictions dans le domaine aérien », a déclaré une source militaire française, qui poursuit : « Nous sommes liés par des accords de défense. Toutes les procédures ont été respectées. L’avion a déposé un plan de vol, qui a été approuvé par les autorités maliennes. Et comme le veut la procédure suivie à chaque fois, à l’entrée de l’espace aérien malien, on bascule le transpondeur en mode de fonctionnement militaire. Pour nous, il n’y a pas de sujet ». La Minusma a, quant à elle, précisé que, jusqu’à présent, ses opérations n’étaient pas affectées par la décision des autorités de Bamako.

Source : Jeune Afrique Avec AFP
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