La Task Force Takouba a mené, le week-end dernier, sa première activité dans le secteur de Gao, a-t-on appris auprès du ministère des Armées. Takouba est le nouveau dispositif européen d’« accompagnement » de l’armée malienne, pour lui permettre de « monter en gamme ». Cette initiative française a été lancée en juin 2019. Pour l’heure, quatre pays ont annoncé leur participation effective : l’Estonie, la République Tchèque, la Suède et l’Italie. On est loin de la « dizaine » de pays longtemps évoqués dans les « éléments de langage » du ministère.
La capacité opérationnelle initiale (IOC) de Takouba a été officiellement déclarée le 15 juillet dernier. Sa première activité a donc eu lieu le week-end dernier dans le « grand Gao » durant un peu plus de 48 heures. Outre des éléments français, des forces spéciales estoniennes ont été engagées. Il s’agissait d’une sorte de mise en jambes avec une « compagnie malienne en cours de formation », de l’ordre de la centaine d’hommes. Les militaires parlent de « mécanisation » et d’un « déroulement de procédures ». Aucune action armée n’a eu lieu, faute d’ennemis.
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Le schéma initial de Takouba prévoit la formation de trois, et peut-être quatre, Task Group (TG). Chacun d’entre eux devait comprendre une trentaine de Français et autant de militaires d’un autre pays européen, mais on assure aujourd’hui que « la composition des TG ne sera pas forcément monolithique. Cela dépendra. Il faut être souple et ne pas s’enfermer » dans des schémas trop rigides.
Ces TG « accompagneront » les ULRI (unités légères de reconnaissance et d’investigation), en cours de formation au sein de l’armée malienne. Leur équipement léger (motos et pick-up) est fourni par la France.
Pour l’heure, trois TG sont prévus avec les Estoniens, les Tchèques et les Sudéois, et peut-être un quatrième avec les Italiens. Suédois et Italiens devraient fournir des hélicoptères et un avion (suédois). La pleine capacité opérationnelle (FOC) de Takouba devrait être déclarée en février 2021.
Le récent coup d’Etat militaire n’a pour l’instant pas bouleversé ses plans. Les pays engagés au Sahel ont confirmé, le 2 septembre lors d’une réunion ministérielle ad hoc à l’initiative de la France, leur volonté à poursuivre la lutte contre le terrorisme tout en souhaitant qu’une transition puisse s’engager « aussi rapidement que possible », la junte cédant le pouvoir aux civils.