Très dépendante des troupes françaises, la Mission des Nations unies risque de se retrouver en difficulté face aux groupes terroristes mais aussi aux mercenaires russes de Wagner.
Elle s’est longtemps gardée de tous commentaires, de prendre position dans le bras de fer qui oppose Paris à Bamako et elle est pour l’instant à l’abri des critiques de la junte d’Assimi Goïta. Pourtant, l’annonce par Emmanuel Macron du retrait définitif des troupes françaises de Barkhane et de la force Takuba du Mali a fait de la Minusma une victime collatérale de ces tensions diplomatiques.
« Le retrait des forces françaises au Mali aura un impact pour la mission, a reconnu Olivier Salgado, le porte-parole de la Minusma. Nous prendrons les dispositions nécessaires pour nous adapter au nouveau contexte en vue de pouvoir poursuivre la mise en œuvre de notre mandat. » Dans la journée du 17 février, ces incertitudes et inquiétudes ont retenti jusque dans les couloirs du siège des Nations unies, à New York. Ce jour-là, les représentants des pays membres du Conseil de sécurité ont pris part à des discussions pour réfléchir à l’avenir des casques bleus au Mali.
« Très problématique »
Sans attendre, l’ONU a dépêché à Bamako, lundi 21 février, sa sous-secrétaire générale pour l’Afrique, la Ghanéenne Marta Ama, pour « voir dans quelle mesure [les Nations unies] peuvent apporter [leur] soutien à la Minusma ». Accompagnée du représentant spécial de la Minusma, El Ghassim Wane, elle s’est entretenue avec Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Dans la continuité de ces discussions, Wane a rencontré dès le lendemain l’influent ministre de la Défense Sadio Camara, l’un des cerveaux de la stratégie russe au Mali. Ces tractations diplomatiques seront-elles suffisantes pour maintenir la mission onusienne dans le centre et le nord du Mali ?