À Bamako, que ce soit dans les universités, devant les hôpitaux ou au Grand marché, les engins à deux roues sont toujours stationnés moyennant quelques pièces de monnaie. Des sommes raisonnables qui cependant rapportent une petite fortune aux promoteurs de parkings. Nous sommes sur la Colline du savoir, dans la cour de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG).
Plus de 500 motos y stationnent chaque jour. À raison de 100 FCFA par moto, cela rapporte plus de 50 000 francs la journée, soit 1 500 000 le mois. Selon l’une de nos sources, cet argent est remis au Président de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), qui, à son tour, paye mensuellement l’agent en charge du parking et verse 10% de l’argent au Bureau de la coordination nationale.
À combien s’élève la paye d’un agent parkeur à l’UIG? André Terra, l’un des responsables du parking, n’a pas voulu nous le dire. Il préfère expliquer l’augmentation du prix, qui est passé de 50 à 100 FCFA. « Vu les risques élevés de vol, il fallait augmenter le tarif. Car en cas de vol nous sommes responsables. Nous devons rembourser la moto volée et 100 FCFA ne sont rien face à 400 000 FCFA pour une moto », se défend-il. Au Grand marché, la gestion est similaire à celle de l’UIG.
Soumis à Mairie centrale de Bamako, les agents sont embauchés par d’autres personnes, qui leur octroient un salaire mensuel fixe. Dans ces parkings, le prix varie selon la taille de la moto et les heures de stationnement. « Pour ceux qui passent la journée au marché, le prix est de 300 FCFA par moto et de 500 FCFA en période de fêtes. Pour les autres, c’est 100 et 200 FCFA », explique Kader Keita, agent du parking. Une moto de type Sanili paie 200 FCFA, selon les responsables de ces parkings, car ce genre d’engin occupe plus d’espace et peut provoquer des blessures des personnes en charge des motos, à cause du modèle de conception. La gestion des parkings de l’hôpital Gabriel Touré et de ses alentours relève de la responsabilité d’un gérant n’appartenant pas au personnel de l’hôpital.
Abdine Ongoiba affirme avoir obtenu son autorisation auprès de la direction de l’hôpital et de la Mairie du District. Selon lui, son métier est très rentable, même si des risques de vols existent.
Peu importe la durée du stationnement, le prix reste le même : la dîme de 100 FCFA. Selon ce gérant, comme premiers responsables en cas de vol d’engin, il leur revient de rembourser la victime. Une situation qui a fini par changer, face à « la malhonnêteté » de certains agents du parking. « Au mois de décembre, nous avons enregistrés deux cas de vols de motos en une semaine et nous avons naturellement remboursés les deux motos.
Avant ça, quatre motos avaient été volées. Les enquêtes ont prouvé que le coupable était l’un de nos agents, qui circulait même sur la quatrième moto volée », explique Ongoiba. Désormais, les agents sont désignés comme les seuls responsables et doivent rembourser en cas de vol. Cela les pousse à plus de prudence et de surveillance dans leur travail, conclut-il.
Source: nordsudjournal