PARIS (Reuters) – Une unité de la Force Takuba a mené une opération dans le Liptako malien afin de renforcer la présence de l’armée malienne (FAMa) lors de laquelle près d’une trentaine de terroristes ont été “neutralisés”, a déclaré mardi le ministère français des Armées, soulignant l’efficacité de ce partenariat de combat.
Cette opération est intervenue dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Bamako, qui a demandé fin janvier le départ de l’ambassadeur de France et accuse les soldats français de l’opération Barkhane d’être des mercenaires et des espions.
Le Mali reproche à l’armée française, présente dans le pays d’Afrique de l’Ouest depuis 2013, d’y alimenter délibérément les divisions en marge de la lutte contre les groupes islamistes face auxquels, selon Bamako, elle ferait preuve de laxisme.
“Différents groupes de terroristes ont été localisés, identifiés et neutralisés par les soldats maliens, appuyés par la Force Barkhane” au cours d’une “mission de harcèlement”, a rapporté le ministère français des Armées, ajoutant que “de nombreux équipements et composants pour la fabrication d’engins explosifs improvisés ont été saisis”.
Cette opération, menée du 1er au 6 février, “témoigne (…) de l’efficacité du partenariat de combat entre les FAMa et la TF TAKUBA”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Premier ministre Choguel Maïga a déclaré lundi soir que l’intervention française “s’est transformée de facto en partition du Mali, qui a contribué à la sanctuarisation de nos territoires pour les terroristes, qui ont eu le temps de se réfugier et de se réorganiser afin de revenir en force”.
Au cours d’une réunion avec des diplomates étrangers à laquelle des journalistes étaient conviés, il a aussi accusé la France d’avoir ordonné à un avion des casques bleus de l’Onu d’espionner la construction de bases de l’armée malienne. Il n’a pas fourni de preuves de ses dires.
(Rédigé par Jean Terzian, avec Paul Lorgerie à Bamako, John Irish à Paris, édité par Nicolas Delame)
Source: boursorama