L’ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du Mali et les groupes armés soutenant le gouvernement ont signé un nouveau cessez-le-feu impliquant l’arrêt immédiat de “toute hostilité” et “la libération des prisonniers”, a-t-on appris jeudi auprès des deux parties.
Ce nouveau cessez-le-feu, signé mercredi à Bamako, est intervenu après plusieurs affrontements entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) et les groupes progouvernementaux, dont les plus récents remontent aux mois de juillet et août.
A l’issue de ces derniers heurts, les groupes soutenant le gouvernement avaient été chassés de leur base, la localité de Takalot, située près de Kidal (nord-est), fief de la CMA.
Le cessez-le-feu est intervenu après “des pourparlers des réconciliation entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 (progouvernementaux), tenus à Bamako du 15 au 20 septembre”, est-il écrit dans un document officiel diffusé après cette rencontre.
Il implique une “cessation immédiate totale et définitive de toute forme d’hostilité” et une “libération des prisonniers”, précise ce document.
Les deux parties sont également tombées d’accord sur un “retour coordonné” à Takalot des groupes soutenant le gouvernement “dans un délai maximum de deux semaines” à compter de la signature de l’accord.
Un nouveau calendrier en vue de rendre opérationnelles les “patrouilles mixtes” dans les zones du nord du Mali, où elles n’ont pas encore commencé, sera rendu public, en vertu de l’accord de cessez-le-feu.
Ces patrouilles mixtes doivent en principe être constituées de soldats de l’armée régulière malienne, de combattants des groupes progouvernementaux et de ceux de l’ex-rébellion.
Des observateurs étaient sceptiques sur les chances de survie de ce nouveau cessez-le-feu. Plusieurs du même genre ont par le passé été signés et vite rompus, malgré un accord de paix conclu en mai-juin 2015 entre le gouvernement, la CMA et les groupes soutenant le gouvernement.
“Ce n’est pas la première fois qu’on signe un cessez-le-feu. Les acteurs du processus ne font pas preuve de bonne foi. Rien ne dit qu’ils vont cette fois-ci respecter leurs engagements. Le processus (de paix) piétine toujours”, a déclaré à l’AFP un diplomate étranger.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ceux-ci ont en grande partie été chassés en 2013 à la suite du déclenchement, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit encore actuellement.
Mais des zones entières du territoire échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, qui sont régulièrement la cible d’attaques, malgré la signature de l’accord de paix de 2015 censé définitivement isoler les jihadistes mais dont l’application enregistre d’importants retards.
Source: lorientlejour