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Mali-Niaiserie : Le Nouveau Pôle Politique pour sortir de l’impasse ?

Un bébé né avec des barbes a de quoi effrayer son monde. Mais la panique est mauvaise conseillère, elle réduit le champ de vision, escamote le jugement, d’où l’expression «panique aveugle».

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Les partis politiques membres du Nouveau pôle politique de la Gauche Républicaine et Démocratique (NPP) ont signé la Charte de leur regroupement le lundi 27 février 2017. En plus du PIDS et des FARE, il compte en son sein des partis politiques qui n’avaient exprimé jusque-là aucune expression politique dans l’opposition. Désormais, ils sont du nombre. Il est l’aboutissement de deux ans de travail, de discussions, de concertations, de patience et surtout d’humilité éprouvée des acteurs dudit regroupement.

Voilà que cet acte simple dans un pays démocratique fait l’objet de toutes les obsessions. Il y a naturellement ceux qui pourraient voir dans ce regroupement, ayant en son sein des hommes d’envergure, d’intégrité et ayant une parfaite connaissance du fonctionnement de l’Etat au bout des doigts (suivez mon regard), un concurrent vorace. Les Bamananw disent que «l’intrus déteste, aux heures de repas, se faire accompagner par son petit-frère ventru».

Il n’est pas facile de regrouper les Maliens, les femmes et les hommes qui le réussissent, dans les conditions d’une opposition au pouvoir, montrent incontestablement de capacités à diriger, de capacité d’écoute et une aptitude sociale faite d’humilité.

Face à ces qualités, il y a naturellement ceux qui, à l’affût d’occupation incertaine, voient en l’avènement du NPP, un objet à critiquer. Pour eux, rien de ce qu’un Malien pourrait entreprendre et réussir ne trouve grâce à leurs yeux, ils crient déjà à l’échec prochain du cadre ainsi créé. En général, on bénit tout nouveau-né, eux le maudissent à peine conçu.

Il y a évidemment le pouvoir IBK, constamment à la recherche d’un alibi pour tricher demain toutes les élections et la principale, celle de 2018. L’argument semble tout trouvé : l’opposition est divisée donc elle est faible. De désunion de l’opposition, il n’en est rien. En revanche, le Nouveau pôle politique de la Gauche Républicaine et Démocratique (NPP) lui apporte en nombre de partis politiques et d’associations et même de personnalités indépendantes. C’est dire que le NPP apporte en dynamisme. Il est un facteur de l’élargissement de la base sociale et politique du mouvement d’opposition au pouvoir qui a aujourd’hui mis le Mali à genou.

Il est établi que le gouvernement gère son accord avec la rébellion sans perspective politique nationale. Aussi, le combat du NPP sera-t-il entre autres de participer à la création d’une grande coalition nationale pour l’instauration du débat sur la refondation du Mali, mais et surtout pour de prochaines élections sans fraudes et sans achats de vote. Que nul ne se trompe sur son compte.

Depuis deux ans que les initiateurs du projet NPP travaillent, depuis autant d’années qu’ils évoluent dans l’opposition politique républicaine et démocratique, d’où vient l’idée que sa création officielle divise cette opposition ? Certes, la signature de la Charte du NPP «intervient au moment où le pays brûle de toutes parts, après que notre gouvernement eut choisi de mettre les forces vives de la nation en compétition électorale, totalement inopportune, et affaiblissant davantage le tissu social et la cohésion nationale.

En vérité, le renouvellement des légitimités par des élections bâclées et frauduleuses a conduit à une plus grande fragilité de toutes les entités concernées. Les conditions sécuritaires sont des plus dramatiques dans les régions du nord, du centre et dans d’autres localités du territoire national.

Pendant ce temps, le gouvernement est dans l’incapacité de mettre les forces armées et de sécurité dans les conditions nécessaires de défense et de sécurisation du territoire national. Pire, depuis près de quatre ans, il n’a pu doter le pays d’une architecture efficace de gestion de la crise sécuritaire.

Notre gouvernement ne sert au pays que des discours creux, voilà, pourquoi la situation réelle du pays, celle vécue par le peuple et non celle que le pouvoir croit percevoir, impose plus que par le passé, une plus grande responsabilité aux partis politiques, surtout ceux évoluant dans l’opposition, si nous voulons préserver notre pays de la désintégration.

Le combat, celui du Mali, est de recouvrer son territoire, de sauver sa nation et les principes fondateurs de la République et de la Démocratie. Ce combat quotidien ne peut se faire qu’avec des partis politiques forts parce que regroupés, solidement ancrés dans la société et ayant une vision et un cap clairement définis et n’obéissant qu’à leur patriotisme.

En effet, il n’y a que des partis politiques forts dans l’opposition qui peuvent faire rentrer dans notre système politique en ce moment des groupes sociaux potentiellement en rupture avec le jeu politique démocratique, voire même avec la République.

En vérité, pour changer le Mali, nous devons d’abord nous-mêmes changer dans notre manière de vivre ensemble, de faire la politique, de gérer l’Etat et la communauté nationale».

Tel est le message du NPP, alors, pour les forces qui veulent sauver le Mali, la question n’est plus de savoir ce que nous pensons isolement, mais, dans la prise en compte de ce que nous pouvons faire ensemble pour sauver notre pays.

Souleymane KONE

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