Le Fonds africain de développement a récemment approuvé le financement afin de contribuer à la mise en œuvre de ce projet s’inscrivant dans le cadre de l’Initiative Desert to Power.
En Afrique subsaharienne, surtout dans le monde rural, l’électricité reste un luxe. Dans un rapport publié en juin 2023, la Banque Mondiale et quatre autres organisations ont affirmé que « 567 millions de personnes vivent sans électricité » dans cette partie du continent.
Le Mali et la Mauritanie font partie de ces pays où l’accès universel à l’électricité n’est pas encore garanti. Le Fonds africain de développement, à travers un financement de 302,9 millions de dollars, entend les aider à améliorer la situation avec la mise en œuvre du Projet d’interconnexion électrique de 225 kV et le développement de centrales solaires.
« L’appui du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) comprend 269,6 millions de dollars pour la Mauritanie et 33,3 millions de dollars pour le Mali. Le reste du financement du projet, d’un coût d’environ 888 millions de dollars, sera fourni par d’autres partenaires et des fonds climatiques », a précisé un communiqué reçu à APA.
Le projet, d’après la source, représente une opération d’investissement stratégique visant à favoriser l’essor de la production d’énergie solaire et à fournir dans ces deux pays du Sahel une électricité de qualité, à faible teneur en carbone et à un prix abordable.
En effet, il a pour objectif « d’établir une interconnexion électrique haute tension sur 1373 kilomètres, avec une capacité de transit de 600 mégawatts (MW) entre les deux pays ; de construire une centrale solaire de 50 MW à Kiffa, en Mauritanie, reliée à l’interconnexion, et de connecter 100.000 nouveaux ménages (80.000 en Mauritanie et 20.000 au Mali) au réseau électrique dans les localités traversées ».
Présenté comme une opération prioritaire de l’Initiative Desert to Power, a détaillé le document, ce projet est inscrit dans la feuille de route régionale approuvée en 2021 par les pays bénéficiaires du programme. Il s’agit d’un premier tronçon de la dorsale trans-sahélienne devant relier la Mauritanie au Tchad, en passant par le Mali, le Burkina et le Niger.
« L’approbation de ce projet montre que l’Initiative Desert to Power se concrétise progressivement à travers les projets structurants qui permettront de développer des moyens de production d’énergie renouvelable dans les deux pays », a déclaré Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à la Banque africaine de développement (Bad).
Pour Malinne Blomberg, responsable du bureau pays de l’institution financière en Mauritanie et directrice générale adjointe pour la région Afrique du Nord, « la préparation de ce projet était un défi que les autorités maliennes, mauritaniennes et la Bad ont relevé. Son approbation consolide le soutien de la Banque au secteur de l’électricité en Mauritanie. Ce projet inclusif et durable traduit dans les faits notre politique de soutien au développement des infrastructures vertes en Afrique. Il aura un impact sur la promotion du secteur privé, la promotion du commerce et la création d’opportunités d’emploi. »
Selon Adalbert Nshimyumuremyi, responsable du bureau pays de la Bad au Mali, « le Groupe de la Banque africaine de développement, en approuvant ce projet, se démarque une fois de plus par son engagement aux côtés des pays africains pour les accompagner dans leurs projets de développement. »
Poursuivant, il a assuré que « la disponibilité permanente d’une électricité de qualité et à un coût abordable renforcera la résilience des populations dans les localités bénéficiaires. Au Mali, le projet interviendra dans la région de Kayes et bénéficiera à 500.000 habitants répartis dans les 50 localités qui seront raccordées au réseau. »
ID/te/APA