Dans la matinée du 21 mai, plusieurs milliers de personnes ont pacifiquement marché dans la capitale malienne contre la « mauvaise gouvernance » et contre « la corruption dans le pays ». Certains manifzstants ont même milité pour le retour au Mali de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré exilé au Sénégal. Dans l’après-midi, un imposant meeting a été organisé par plusieurs partis politiques et associations en faveur de la réconciliation nationale.
Des milliers de personnes ont participé samedi matin à « la marche pour le Mali » à l’appel d’une dizaine de partis de l’opposition, manifestation qui a été encadrée par les forces de l’ordre. Aucun incident n’a été signalé.
Les banderoles brandies par les manifestants affichaient notamment: « Ras-le-bol », « Non à la mauvaise gouvernance, non à la partition de notre pays », « Non à l’insécurité », « Les Maliens ont faim », « IBK, tu n’as pas tenu tes promesses ».
La marche a pris fin avec un rassemblement marqué par l’intervention de plusieurs responsables de l’opposition, dont leur chef de file, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), et Tiébilé Dramé, chef du Parti pour la Renaissance nationale (Parena).
« Plus de 30 mois d’immobilisme »
« Nous sommes là parce que ça ne va pas », a notamment lancé le président de l’URD, lisant une déclaration au nom des organisateurs, après avoir rendu hommage aux victimes des attaques jihadistes qui se multiplient dans le pays. Il a dénoncé des « souffrances sociales », « déviances affairistes », « misères économiques grandissantes » et « plus de 30 mois d’immobilisme » ayant, a-t-il dit, « anéanti l’espoir » dans le pays.
« La marche pour le Mali » vise à « dire non à la mauvaise gestion du Nord, non à la mauvaise gouvernance, non à la corruption généralisée, non à la dilapidation de nos maigres ressources », a-t-il ajouté, en écho à des griefs évoqués par plusieurs manifestants. « Le peuple malien souffre » a commenté Soumaïla Cissé, « Nous voulions que le gouvernement soit alerté. »
Parmi les manifestants, beaucoup de militants, des jeunes mobilisés par les partis, des chômeurs ou encore des responsables d’associations, avec des messages très critiques à l’égard du pouvoir malien.
Soutiens à Amadou Toumani Touré
Mais figuraient aussi dans la marche des partisans de l’ex-président malien Amadou Toumani Touré – surnommé ATT, d’après ses initiales – qui ont réclamé son retour du Sénégal où il est exilé depuis 2012. « ATT » doit revenir « pour qu’on scelle la réconciliation », a soutenu Abdoulaye Guindo, un étudiant, brandissant sa photo.
« C’était un citoyen du pays. Il a très bien travaillé dans ce pays. Je ne peux pas finir de commenter tout ce qu’il a fait », a expliqué un militant. Amadou Toumani Touré a été renversé le 22 mars 2012, à quelques semaines de la fin de son deuxième quinquennat, par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la lutte contre les groupes armés actifs dans le nord du pays.
Rassemblement de la majorité
D’autre part, samedi soir, quelque mille personnes ont participé au « Rassemblement pour la paix et la réconciliation » tenu dans un centre de conférences à l’initiative de partis et associations soutenant le pouvoir.
« Paix et réconciliation, je m’engage », « Nous sommes résolus à mourir pour nourrir la paix », « Retrouvons nos valeurs cardinales de solidarité et de tolérance », était-il écrit sur des banderoles et pancartes. Des portraits des anciens et actuel présidents étaient visibles dans la salle.
Source : RFI