Le camp de l’opposant Soumaïla Cissé, en lice pour le second tour de la présidentielle au Mali, a affirmé dans la nuit de samedi à dimanche qu’une fraude était en préparation, quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote.
« Cela fait trois jours qu’on apprend que des bulletins de vote circulent dans le pays », a déclaré à l’AFP le chef de la campagne de M. Cissé, Tiébilé Dramé, en marge d’une conférence de presse qui s’est ouverte après minuit (00H00 GMT) au QG du candidat, en présence de deux observateurs de l’Union européenne.
Les responsables de son parti ont montré aux journalistes un carnet de 50 bulletins de vote arborant les photos du candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et du président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta.
« Ces bulletins devraient être sous scellés et ouverts seulement en présence des assesseurs, des délégués et des mandataires des candidats. Si des bulletins circulent à Bamako avant le jour-J, il y a motif à se poser des questions sur la crédibilité du vote », a dit M. Dramé, en affirmant que des cas similaires avaient été rapportés en dehors de la capitale.
« Ce n’est pas le contexte de guerre qui fait que ces élections sont bancales, c’est la volonté délibérée du gouvernement d’avoir des élections bancales », a-t-il accusé.
Crédité de 17,8% des voix au premier tour, pour 41,7% attribués au président sortant, M. Cissé avait dénoncé des résultats « ni sincères, ni crédibles » car entachés de fraudes. Mais les recours qu’il avait introduits, ainsi que d’autres candidats de l’opposition, ont été balayés par la cour constitutionnelle.