La division des droits de l’homme et de la protection de l’ONU au Mali vient de rendre public son rapport trimestriel pour la période avril-juin. Il illustre l’engrenage de la violence dans lequel est plongé le pays.
L’ONU a relevé 632 violations des droits humains entre avril et juin qui ont entraîné la mort de 323 personnes. Cela représente une hausse de 6% par rapport au trimestre précédent. Groupes armés, milices d’autodéfense, factions jihadistes, forces de sécurité… les responsables sont nombreux. Mais c’est bien « l’augmentation des violations graves des droits » commises par les armées malienne et burkinabè qui inquiète particulièrement. Elles représentent un quart du total des atteintes aux droits humains.
Le rapport évoque les cas d’attaques perpétrées sur les villages de Yangassadiou et Binedema, dans la région de Mopti. Il mentionne aussi le cas de Massabougou, plus vers Ségou, début juin. A chaque fois, les témoins décrivent des exécutions sommaires ou des tirs sur les populations et pointent les Forces armées du Mali (FAMA), accompagnés de miliciens ou de chasseurs traditionnels, dans certains des cas.
Les militaires burkinabè sont aussi visés par le rapport : ils auraient exécuté 50 personnes fin mai dans la zone de Boulkessi. L’ONU note toutefois que les autorités de Bamako ont fait quelques pas en direction de la fin de l’impunité. Des ordres de poursuites judiciaires ont été signés par le ministre de la Défense. Mais la réponse reste « insuffisante », regrettent les Nations unies.
RFI