L’une, Sophie Pétronin, est retenue au Mali depuis le 24 décembre 2016. Elle avait été enlevée alors qu’elle officiait comme travailleuse humanitaire à Gao. L’autre, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, avait été enlevé par des hommes armés dans le nord du Mali en mars dernier alors qu’il faisait campagne pour les législatives.
Ces deux libérations ont eu lieu après la libération par les autorités maliennes de plusieurs dizaines de jihadistes et de présumés jihadistes. Des discussions étaient engagées entre les autorités maliennes et les ravisseurs depuis des mois.
Les coulisses de la libération
La séquence de la libération commence pendant le week-end, lorsque plusieurs dizaines de prisonniers jihadistes sont sortis de leur cellule et convoyés vers Tessalit, dans l’extrême nord du Mali. Ils sont accusés d’appartenir à des groupes terroristes jihadistes, liés à Al Qaeda au Maghreb islamique. Diverses sources, sécuritaires et judiciaires, confirment qu’ils doivent servir de monnaie d’échange. C’est la première contrepartie.
Combien sont-ils précisément ? 100 ? 150 ? 200 ? Les diverses sources contactées affirment ne pas pouvoir être précises : ces libérations extra-judiciaires sont par définition secrètes et, si certains prisonniers étaient détenus à la Maison d’arrêt centrale de Bamako, d’autres sortiraient de sites de la Sécurité d’État, les services de renseignement maliens. Dans tous les cas, c’est un nombre important, très important, même de combattants qui est sur la table.
La décision de les libérer a-t-elle été prise par les nouvelles autorités maliennes ? Par le président déchu, Ibrahim Boubacar Keita, sans qu’il n’ait pu mener l’opération à son terme ? La France a-t-elle été consultée ? Ou la Mission des Nations unies dans le pays ?
La seconde contrepartie, c’est la rançon. À ce stade, seules circulent des rumeurs, aucune information fiable. Lors des précédentes libérations d’otages dans la zone, les montants ont atteint plusieurs dizaines de millions d’euros.
Source: Rfi.fr