Au Mali, les élections régionales prévues en décembre ont été repoussées à avril 2018, en partie à cause de la situation sécuritaire précaire. A Ménaka notamment, la coordination des ONG internationales a suspendu toutes ses activités après un nouveau braquage survenu vendredi 24 novembre. Les humanitaires dénoncent un climat délétère et tirent la sonnette d’alarme.
En 2017, plus de 200 incidents de sécurité impliquant des organisations humanitaires ont déjà été recensés au Mali. C’est trois fois plus que l’année dernière à la même période. A Ménaka, c’est de pire en pire, suite au braquage à main armée qui a eu lieu en fin de semaine, huit ONG ont décidé de suspendre leurs activités dans la région de Ménaka au moins jusqu’à ce mardi.
« Malheureusement, on assiste depuis le mois d’août à une recrudescence de l’insécurité qui cible toutes les ONG qui interviennent au niveau de Ménaka mais qui cible également la population de la ville de Ménaka et plus particulièrement les commerçants, les leaders religieux, les collectivités locales, on assiste à une recrudescence de la violence, raconte Frank Vannettele, le porte-parole de la coordination. Le mode opératoire est de plus en plus violent, avec des hommes qui utilisent des armes de guerre. »
A Ménaka, les habitants confirment ce climat délétère. Alousse Agaly travaille dans une radio de la ville, joint par téléphone il explique que les gens « sont inquiets, les commerçants, les boutiquiers, tout le monde rentre chez soi avant que le soleil se couche », dit-il. Cette suspension des activités humanitaires a déjà un impact sur l’appui aux écoles ou encore la distribution de nourriture.