Les auteurs changent. Les méthodes aussi, sans doute, mais de nouveaux voleurs s’installent à Bamako quand Bamako, pour sa partie consciente, avait la tête tournée vers le septentrion et le centre du Mali. Nous avons pensé que l’insécurité serait résiduelle tout ce temps durant à Bamako, elle est permanente et inquiétante.
De nouvelles méthodes, un sang-froid sans pareille, des cibles audacieuses et des butins de plus en plus colossaux. En une semaine, des bandits d’un nouveau genre ont fait trembler Bamako par leurs actions spectaculaires et par l’enchaînement des cas en différents lieux.
Le Mali vit un banditisme de haut vol qui ne laisse pas les populations pantoises mais qui interrogent sur l’efficacité des schémas tactiques de sécurisation de la ville. Les check-points des policiers se sont multipliés, surtout en cette période de fin d’année (va savoir pourquoi ?), mais le résultat de la force dissuasive est quasiment nul. Les crimes en tout genre prospèrent et la hardiesse des criminels donnent froid dans le dos. Une banque de la place a fourni les vidéos de surveillance de son attaque. On y découvre un garde militaire dépossédé de son arme avec une facilité déconcertante qui prend ses jambes à son coup, avant d’être stoppé comme un vulgaire civil. Dans ce contexte sécuritaire global, se rendre compte que nos soldats fuient devant les nouveaux voleurs, nous donne à réfléchir sur la réalité de l’engagement et sur la valeur du serment.
À l’image de ce garde, ceux qui ont préféré troquer le béret et l’uniforme contre le chèche et le boubou ont fait défaut à leur premier serment. L’argument ad hominem qui veut que des soldats peuvent être très bons dans la gestion politique d’un pays, s’entend. Nous pensons même qu’il s’agit d’une logique imparable et implacable. Mais, la réciproque n’est pas vraie. Un politique, civil, ne peut pas être bon à la sauvegarde des vies et des biens des personnes à Konna ou encore à Farabougou. Que chacun joue son rôle pour que nous puissions débarrasser ce pays des nouveaux voleurs qui prennent en otage la stabilité des populations de Bamako, de Ségou, de Mopti etc.
La prise de conscience pourrait-elle venir de la nouvelle classe politique qui se constitue, un peu, à l’occasion de la mise en place du Conseil national de Transition pour que notre pays se débarrasse de toutes les formes de banditisme ? En tous cas, les acteurs changent. Les méthodes aussi, sans doute, mais de nouveaux voleurs s’installent à Bamako.
Y.KEBE
Source: Bamakonews