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Mali : les jeunes dépensent plus, épargnent peu

A peine la vie professionnelle entamée, certains jeunes ont déjà hâte de réaliser en un temps record des ambitions folles avec leurs seuls salaires. Pour Fatim Touré, il faut mieux gérer ses ressources.

 

« Dès la signature de mon premier contrat, j’étais déjà excité à l’idée de m’acheter tout ce dont je rêvais. J’ai alors contracté un prêt de quelques millions à la banque. Pourtant, je venais juste d’être embauché. » Le témoignage de Souleymane, un client d’une banque où je travaillais, illustre bien l’absence d’éducation à la gestion financière, dont souffrent les Maliens.

Il m’avait alors confié qu’il s’était payé une voiture, un téléphone dernière génération. Mais ses soucis ont commencé lorsqu’il devait faire à toutes les autres charges avec comme seule source de revenu : le salaire.

Les célibataires, les plus touchés

De fait, Souleymane n’a pris conscience de la réalité que lorsqu’il devait prendre en charge son loyer, subvenir à ses petits besoins, rembourser les millions de prêt contractés, entretenir la voiture. Chaque mois, au lieu de pouvoir économiser, il n’avait d’autres choix que de dépenser tout son argent pour rembourser ses dettes. Il s’est finalement rendu compte qu’il ne travaillait que pour tout pour dépenser à la fin de chaque mois.

« Le salaire devient comme un piège, j’ai connu ça. Je n’ai pu commencer à économiser vraiment qu’après trois ans, pour te dire que cela demande du temps pour comprendre tout cela. », affirme Awa, une amie.

Au Mali, lorsqu’un jeune salarié débute sa carrière, il adopte automatiquement une vie de luxe, souvent au-dessus de ses moyens.  Cela est très souvent le cas lorsqu’il est encore dans le célibat. En réalité, il ne peut ressentir le poids des charges à ce moment. Il peut se suffire pendant un bon bout de temps. Et lorsqu’il songe à fonder une famille, il est obligé de puiser dans toutes leurs ressources pour subvenir aux besoins de la famille. Il serait alors difficile de s’organiser avec les charges pour mieux les gérer.

Distinguer besoins, désirs et priorités

Nos besoins sont les choses sans lesquelles nous ne pourrions pas vivre décemment : par exemple la maison, la nourriture, les soins de santé, les services divers (communication, eau et électricité), les vêtements, les moyens de transport etc. Ces besoins sont plus que nécessaires, ou sinon obligatoires. C’est à ces besoins-là que le salaire, à mon avis, devrait être prioritairement consacré.

Nous avons des désirs, qui ne sont pas moins importants, mais pas forcément pas nécessaires. Il s’agit des vacances, les sorties au resto, la mode et la beauté, les divertissementset autres achats de vêtements de marque, ou encore téléphone dernière génération. Ces besoins, que certains considèrent comme étant « des caprices de riche », permettent effectivement un épanouissement personnel et psychologique, mais ne doivent pas être prioritaires par rapport aux autres charges.

« Pour moi, les autres vraies priorités sont  les imprévus, la subvention des études des enfants et enfin la préparation de la retraite. », explique Salif, cadre dans une ONG.

Je pense qu’on devrait inclure dans nos programmes, y compris scolaires, la gestion des revenus pour permettre aux jeunes d’avoir une vision claire et organisée des finances personnelles, faire des choix en tenant compte de leur budget, différencier désirs et priorités.

benbere.org

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