Au Mali, les discussions se poursuivent à Kidal. Mardi, de nombreux combattants du Gatia, un groupe armé pro-Bamako, sont entrés dans la ville. Kidal est contrôlée par les ex-rebelles de la CMA, dont c’est le fief, et même si aucun coup de feu n’a été tiré, ils n’apprécient guère cette démonstration de force.
Pour les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’exigence reste inchangée : les combattants du Gatia doivent quitter la ville. Des discussions portant sur l’implication du Gatia dans la gestion et dans la sécurisation de Kidal avaient déjà été initiées, et la CMA y est toujours favorable. Un partage dont le principe est déjà accepté mais dont certaines modalités sont toujours en débat.
Mais en attendant qu’un accord soit trouvé sur le sujet, les ex-rebelles, qui contrôlent toujours la ville, affirment « ne pas être d’accord avec la façon cavalière et inattendue dont le Gatia a pénétré dans Kidal ».
La demande de retrait ne concerne que la branche militaire du Gatia : les civils et les représentants politiques étaient déjà bienvenus auparavant, ils le restent.
Aucun incident à déplorer
Du côté du Gatia, on évoque plutôt l’idée d’un retrait partiel, d’une réduction du nombre de ses combattants présents dans la ville. Au moins une cinquantaine de pickups chargés d’hommes armés sont arrivés à Kidal. « Nous ne sommes pas contre l’idée de réduire notre présence », affirme un chef du Gatia, qui assure vouloir trouver une solution qui satisfasse tout le monde.
La tension demeure donc, mais aucun incident n’est à signaler dans la ville entre les deux groupes, dont les chefs poursuivent pacifiquement leurs échanges.
La médiation en observateur
Du côté de la médiation, on préfère jouer la prudence. Des contacts sont établis avec les groupes armés, les ex-rebelles de la CMA ont d’ailleurs écrit une lettre officielle au chef de la Mission des Nations unies pour demander le retrait des combattants du Gatia, membre de la Plateforme pro-Bamako, qui ont pénétré dans Kidal.
Mais pour le moment, la médiation se positionne plutôt en observateur. « On est là, on échange avec les groupes, explique une source onusienne, notre but c’est d’éviter l’escalade, mais comme on voit qu’ils se parlent et qu’ils veulent régler ça pacifiquement, on attend de voir. »
Source: RFI