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Mali: «le Tigre» fait peur jusqu’à la tombe!

De quoi a peur la junte militaire malienne après avoir laissé mourir l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, en restant sourde aux nombreux appels à sauver ce dernier? Autrement dit, que se reproche le gouvernement de transition dans la mort de SBM qu’il a mis en prison, l’ayant accusé de détournement de l’argent public? Les militaires auteurs de deux putschs en moins d’une année, s’en veulent-ils parce que «le Tigre» qu’il ont mis en cage, est décédé ce lundi, faute d’avoir pu être soigné dans un hôpital étranger qui pouvait prendre en charge la pathologie qui l’a rongé jusqu’à sa fin?

Ou bien les nouveaux maîtres en kaki du Mali auraient peut-être préféré que la mort n’ait pas abrégé les atrocités vécues par leur prisonnier dans sa cellule sans fenêtre qu’il n’a quittée que pour un passage dans une clinique de la capitale, séjour qui le conduira à la tombe? Pire, le calice, l’ancien Premier ministre le boira jusqu’à la lie, son cadavre ayant fait l’objet de négociations abjectes, entre les autorités de transition et sa famille éplorée. Au micro de nos confrères de RFI, un membre de la famille parlera de «persécution post-mortem».

A n’en point douter, bien qu’ayant passé l’arme à gauche, le grand serviteur de l’Etat continue de susciter de la crainte chez ceux qui ont déstabilisé le pouvoir dont il était l’une des pièces maîtresses. Même si la perfection n’est pas de ce monde des humains dans lequel nul n’est en mesure de faire l’unanimité pour lui, l’ancien Premier ministre a combattu le bon combat avant de tirer sa révérence. Et parce qu’il a été un des piliers de ce Mali politique de son temps, et a construit autour de sa personne, tant à l’intérieur, qu’hors des frontières de son pays, respect et admiration, les causes et circonstances de sa mort ne sauraient, par la volonté de ceux qui n’ont rien fait pour qu’il vive, être happées aussi facilement par la terre libre de ses ancêtres.

Sans pour autant porter atteinte à l’intégrité physique de la dépouille de l’illustre personnalité, il faut une enquête indépendante autour de cette mort, afin que les responsabilités, et toutes les responsabilités soient situées. Surtout que les autorités maliennes auraient exigé de la famille, qu’elle ne fasse pas d’autopsie sur le corps du défunt! Condition aussi répugnante qu’incompréhensible et inexplicable qu’auraient posée les autorités maliennes pour rendre le corps du défunt à sa famille, 24 heures après le décès.

Trop c’est trop! L’acharnement de la part des autorités maliennes est simplement insupportable, non seulement pour les proches et la famille de Soumeylou Boubèye Maïga, mais pour tout être épris de justice et d’humanisme. Cette once de solidarité qui a manqué aux autorités de la transition malienne et aurait pu sauver «le Tigre».

Par Wakat Séra

Source: wakatsera

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