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MALI : le sang coule à nouveau

Voilà qui devrait inciter le président Emmanuel Macron à reconsidérer sa volonté de réduire l’effectif de l’opération Barkhane qui opère contre le terrorisme islamique au Sahel. En tout cas, si cette décision, nous disait-on, était fondée sur l’amélioration de la situation sécuritaire dans la région, l’attaque djihadiste menée ce mercredi 3 février contre le camp militaire de Boni, est de nature à doucher cette vision optimiste. Au-delà de la dizaine de victimes enregistrées dans les rangs des troupes maliennes, c’est le fait pour les terroristes de cibler ouvertement un camp militaire qui est révélateur de la confiance qui les anime. Or, selon de nombreuses sources, ils disposaient en outre – et c’est une première – de véhicules blindés. Quand des groupes armés peuvent s’autoriser une telle audace vis-à-vis des troupes régulières, se borner à répéter qu’ils sont affaiblis s’apparente à un déni de la réalité. Ce qui n’est certainement la meilleure attitude à voir en pareille circonstance.

Les 15 et 16 février 2021, le président Emmanuel Macron et les dirigeants des pays du G5 Sahel se retrouveront à N’Diamena pour une évaluation de la situation sécuritaire dans la région. Et initialement, il était attendu que le président français fasse constater à ses homologues l’amélioration qu’il y a eu sur le front de la lutte contre l’insécurité, du fait des renforts apportés à l’opération Barkhane. Et que, se prévalant de cette note positive, Emmanuel Macron devait annoncer une réduction des effectifs de Barkhane. Mais avec les nouvelles qui nous parviennent ces derniers mois, le numéro un français s’en tiendra-t-il toujours à ce plan initial ? S’il est difficile de répondre à cette question, il est par contre évident que la sécurité ne s’est pas fondamentalement améliorée en particulier au Mali. Dans le centre et le nord du pays, on vit toujours au rythme des attentats contre les pauvres populations et même d’attaques plus osées ciblant les soldats maliens ou étrangers. Le dernier cas en date étant celui de ce mercredi, menée, dit-on par des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), proche d’Al-Qaïda.

Bien sûr, depuis des années, les terroristes qui sévissent dans le Sahel font montre de témérité. Ainsi, ce n’est pas la première fois qu’ils ciblent un camp militaire. En juin 2018, ils avaient même fait pire en s’en prenant au Quartier-Général du G5 Sahel basé à Sévaré. Toutefois, les observateurs s’accordent à reconnaître que c’est la première fois que les djihadistes opèrent avec des véhicules blindés. Des engins dont tout le monde dit ignorer l’origine. Mais on a l’impression que certains se gênent de dire la vérité. Parce que toute évidence, ces véhicules font partie des biens que les terroristes ont récoltés de précédentes attaques contre des soldats des pays de la région. Ce qui en dit suffisamment sur l’incapacité de ces pays à faire face au péril islamiste. En effet, comment des engins qui sont censés aider à traquer ceux qui sèment la terreur, peuvent se retrouver entre les mains de ces derniers ? Comment les soldats dont c’est la mission de lutter contre les terroristes peuvent finir par armer ceux-ci ? Si les troupes loyales sont à ce point faibles, c’est que la lutte est sans issue. Et si c’est parce que certains soldats feraient la passerelle entre les deux camps, c’est que la situation est encore plus désespérée. Car, aussi longtemps que les armées africaines elles-mêmes, seront absolument défaillantes, aucun appui extérieur ne saura nous sortir de ce gouffre.

Boubacar Sanso BARRY

Source: ledjely

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