Au moins 9 militaires maliens ont été tués mercredi 3 février au cours d’une attaque jihadiste dans la localité de Boni, située dans le centre du Mali. L’armée française est intervenue aux côtés de l’armée malienne. Selon cette dernière, une vingtaine de jihadistes ont été tués. Mais fait inhabituel, les assaillants ont utilisé un véhicule blindé.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Il n’est pas fréquent dans cette partie du Mali de voir les jihadistes opérer avec un véhicule blindé. Si sa provenance est pour le moment inconnue, des sources rappellent que les jihadistes ces dernières années ont enlevé des véhicules blindés appartenant à des armées de pays du Sahel. Et ces engins peuvent ensuite se retrouver d’un pays à l’autre.
L’attaque du camp militaire de la localité de Boni est loin d’une guerre asymétrique. « Il s’agit d’une opération armée », confie un expert. A 6h du matin ce mercredi, ce camp de l’armée malienne située dans cette localité du centre a été pris d’assaut par des hommes lourdement armés équipés, outre d’un véhicule blindé, de motos.
Les militaires maliens ont procédé à un repli tactique et se sont dirigés vers l’extérieur du camp pour faire face à l’ennemi, et attendre les renforts. D’autres sources affirment que les jihadistes ont pu pénétrer un moment dans le camp. L’armée malienne ne confirme pas. Elle confirme en revanche que l’armée française est intervenue : à l’aide d’un drone, mais également avec des frappes opérées depuis des avions et des hélicoptères.
Côté forces alliées, au moins neuf militaires maliens ont perdu la vie et d’autres blessés ont été transportés par un hélicoptère de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma). Côté assaillants, selon l’armée malienne, une vingtaine de jihadistes ont été tués, un blindé détruit ainsi que des motos. L’attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à al-Qaïda.
RFI