Moctar Ouane a présenté, vendredi 19 février, le Plan d’action gouvernemental pour la période de transition. Ce lundi 22 février, les membres du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif de la transition, étaient invités à interroger le chef du gouvernement sur ce plan d’action très dense, décliné en 6 axes et 23 objectifs qui vont de la gouvernance à la sécurité. De grandes ambitions qui soulèvent forcément beaucoup de questions et de doutes. Le Premier ministre a-t-il su y répondre ? RFI a posé la question à des membres du CNT.
À plusieurs reprises, le Premier ministre a été interrogé sur le financement de son très ambitieux plan d’action. Réponse: en partie par le budget national, en partie en sollicitant les partenaires étrangers.
« Pas de chiffres ni de chronogramme détaillé », déplore un membre du CNT, issu d’un parti politique qui affiche pourtant sa volonté d’accompagner au mieux la transition.
« S’il faut mobiliser les partenaires, c’est que ce n’est pas encore acquis », note un autre membre, issu quant à lui de la société civile, qui juge cette situation inquiétante, compte tenu des délais serrés de la transition.
Autre préoccupation majeure, celle de la relecture de l’accord de paix de 2015. Certains membres du CNT ont estimé que ce travail devait être fait par des autorités légitimes et non transitoires ; d’autres ont demandé au Premier ministre ce qui se passerait si certains groupes armés signataires s’y opposaient. Réponse de Moctar Ouane: cette relecture est prévue par la Charte de transition et par les recommandations du Dialogue national inclusif, une manière de trancher le débat qui a séduit les partisans de cette relecture et qui a évidemment moins convaincu les autres.
Dialogue avec les groupes radicaux
Autre préoccupation des membres du CNT, celle du dialogue annoncé avec les groupes radicaux, jihadistes, maliens. Concerne-t-il le Groupe État islamique et Aqmi, en particulier ses chefs Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa ?
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« Il n’a pas répondu à cette question », note un membre du CNT qui estime que le chef du gouvernement était embarrassé.
Il faut dire que l’exercice, censé éclairer les Maliens et les rassurer sur les intentions du gouvernement, était nécessairement périlleux. Moctar Ouane a d’ailleurs lui-même reconnu qu’il ne pourrait pas répondre à toutes les questions qui lui étaient posées et invité les membres du CNT à s’adresser aux ministres concernés.
Source: BBC