Dans son bulletin d’information humanitaire couvrant la période allant de septembre à mi novembre 2018, le bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) indique que le nombre de victimes d’engins explosifs a atteint un niveau sans précédent en 2018 au Mali. La pose d’engins explosifs sur les routes principales, selon OCHA, expose de plus en plus les civils à des risques sécuritaires. « Entre janvier et octobre 2018, 192 civils ont été tués ou blessés par des engins explosifs, soit plus du double des victimes enregistrées en 2017 (91 victimes). », explique l’organisation onusienne.
Depuis mi-2017, note OCHA, les incidents liés aux engins explosifs ont considérablement augmenté et plus particulièrement dans les régions du centre. Au total, 43 pour cent des incidents enregistrés en 2018 ont eu lieu dans les régions de Mopti et Ségou, contre 22 pour cent en 2017. « Au-delà de la détérioration de la situation sécuritaire, cette menace restreint l’accès des travailleurs humanitaires aux populations vulnérables et l’accès de ces dernières aux services sociaux de base -tels que l’éducation et les soins de santé- ainsi qu’aux moyens de subsistance. Dans ce contexte, les acteurs de la lutte antimines interviennent auprès de la population civile à travers l’éducation aux risques liés aux engins explosifs et l’assistance aux victimes. », selon le bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaire. Au même moment, la FIDH et l’AMDH tiraient la sonnette d’alarme sur la détérioration de la sécurité dans le centre du Mali. Cette zone, selon les deux organisations de défense des droits de l’Homme, concentre désormais 40 % des attaques djihadistes menées dans le pays. Ces deux dernières années, expliquent-elles, 1 200 civils y ont été tués, une cinquantaine de villages brûlés, au moins 30 000 personnes ont fui la région.
Source: Le Républicain