La manifestation, qui dure tout le week-end, se tient dans la petite localité de Kabara, à 7 kilomètres au sud de Tombouctou. C’est la toute première édition de ce festival, organisé à l’initiative de l’Aprid, une organisation de la jeunesse de Kabara, qui veut faire connaître l’histoire et les nombreuses richesses culturelles de cette ville, créée à la fin du XIème siècle, peu avant sa grande voisine Tombouctou. Un patrimoine précieux et méconnu.
D’après la légende, la vieille femme Bouctou qui aurait fondé Tombouctou, la ville aux 333 saints et lui aurait donné son nom, était d’abord passée par Kabara.
Et elle n’est pas la seule, nous explique Maouloud Boudjouma, le directeur du festival Illaré de Kabara, « l’hospitalité de Kabara », en langue peule. « Parce que Kabara c’est un port, c’était une base de l’armée de Soni Ali Ber… », raconte Maouloud Boudjouma, joint par David Baché du service Afrique de RFI.
Il s’agit de Soni Ali Ber l’empereur songhaï, le conquérant. « Il avait sa base militaire à Kabara. Et après lui, lors de la colonisation, les Français y avaient leur base. Nous avons ici les débris du camp de Bouaké, nous avons les anciens bâtiments des colons… Il y a tous ces sites historiques qui ne sont pas connus. Nous voulons mettre en lumière tout cela, faire connaître Kabara, et d’abord aux Kabarois, parce que nous, la nouvelle génération, on ne sait pas réellement ce qui s’est passé, alors que Kabara a une grande place dans l’histoire de Tombouctou ».
Des visites guidées sont organisées tout le weekend, ainsi qu’une foire artisanale, des spectacles de danse traditionnelle et des concerts.
Les organisateurs espèrent également faire découvrir les richesses économiques de Kabara, notamment ses rizières et ses jardins maraîchers, afin de favoriser le développement de la ville.
RFI