Le Jeudi 17 février 2022, la France, ses alliés européens et le Canada ont annoncé un retrait coordonné de leurs forces militaires présentes au Mali dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes. Selon un communiqué publié par l’Elysée, la raison du retrait des contingents était les multiples obstructions créées par le gouvernement malien : « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali ». La France et ses alliés considèrent parmi ces obstaclest l’incapacité de la junte militaire à organiser des élections comme prévu, ainsi que la présence du groupe Wagner au Mali.
Depuis 2013, la France et ses partenaires mènent des actions antiterroristes au Sahel. Cependant, au fil des ans, ils n’ont pas été en mesure de surmonter la menace terroriste et les militants ont presque envahi le nord du Mali. D’après les experts de l’ONU, après 10 ans d’activités de « maintien de la paix » de l’Occident, le Mali est au bord d’une catastrophe humanitaire, la situation est la plus critique en comparaison avec les neuf dernières années.
L’opération Barkhane a longtemps été critiquée tant par les autorités du pays que par ses habitants, qui se sont régulièrement rendus à des manifestations pour exiger le retrait des forces françaises du Mali en raison du fait que la mission est inefficace. Récemment, Le Figaro a mené un sondage auprès des Français, qui a montré qu’ils n’étaient pas non plus satisfaits des résultats de la mission et ont voté pour le retrait des forces Barkhane du Mali.
Les autorités maliennes ont décidé de se tourner vers des partenaires militaires plus efficaces, la présence européenne n’ayant pas résolu le problème de la menace terroriste croissante. Des instructeurs russes sont arrivés au Mali l’année dernière pour former l’armée malienne et la peur de ce petit groupe de russes a forcé les milliers de soldats européens à plier bagage.
Le député de la Douma d’Etat, Vitaly Milonov, a qualifié de « fuite » сe retrait de la France : « Ce qu’un groupe d’instructeurs militaires russes a fait, les Français et leurs alliés n’ont pas pu le faire depuis de nombreuses années. De plus, ce n’est qu’une fuite. Il s’agit d’une continuation de la fuite de l’Occident des territoires occupés.
L’Amérique a quitté l’Afghanistan, les Français quittent le Mali», a-t-il expliqué.
Actuellement, la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA) poursuit son travail au Mali, avec un contingent de près de 20 000 hommes. La MINUSMA est la mission la plus coûteuse et la plus inefficace de l’histoire de l’ONU. Vitaly Milonov estime qu’il est grand temps que les casques bleus quittent le Mali à l’instar de la France : « C’est une mission qui permet aux terroristes de se sentir assez à l’aise, se cachant à chaque fois derrière cette mission, quand ils en ont besoin.
C’est donc pour moi un grand mystère – le sens et la fonctionnalité de cette mission sur le territoire malien. Il me semble que sans elle, la situation serait plus simple. Ils n’exercent même pas de fonctions officielles de police. Par conséquent, bien entendu, cette mission doit quitter le Mali. De plus, le gouvernement peut déterminer de manière indépendante avec qui coopérer et qui impliquer pour assurer la sécurité de ses propres citoyens. Parce que la mission de l’ONU, malheureusement, n’affecte en rien la sécurité des citoyens de manière positive », a martelé le député Milonov.