Le colonel Assimi Goïta, investi président de transition lundi 7 juin, a donné aux partenaires du Mali des gages quant à un retour des civils au pouvoir en 2022 après deux coups d’Etat militaires et quant au respect des accords par ce pays crucial pour la stabilité au Sahel
Sans surprise, le colonel à l’origine du coup d’Etat d’août 2020 au Mali a prêté serment comme président par intérim lundi 7 juin. Assimi Goïta s’est engagé à superviser une transition vers des élections démocratiques lors de la cérémonie à Bamako. La Cour suprême du Mali avait déjà désigné le mois dernier ce colonel, qui a démis de leurs fonctions le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, comme étant le nouveau président par intérim.
« La situation nous offre l’opportunité de remettre le processus de transition dans la direction souhaitée par la population », a déclaré Assimi Goïta, vêtu d’un uniforme d’officier gris foncé. Le dirigeant a promis de mettre en oeuvre « les mesures nécessaires à la réussite de la transition, notamment l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes qui se tiendront comme prévu », fin février 2022.
Sitôt investi, l’homme fort du Mali, a nommé, comme l’exigeaient les partenaires internationaux du pays, un Premier ministre civil. Assimi Goïta, âgé de 38 ans, a choisi le chef de l’opposition et ancien ministre Choguel Maïga, âgé de 63 ans, comme Premier ministre, selon un décret lu à la télévision publique.
L’Union pour la République et la démocratie (URD), premier parti de l’opposition sous la présidence Keïta, s’est « réjouie » de cette nomination et s’est dite prête à soutenir la transition. Le Rassemblement pour le Mali (RPM), créé par l’ancien président, réclame une organisation « transparente » des élections, pour un président élu « sans contestation ».
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ONU, France, parmi les soutiens de ce pays pauvre confronté à la propagation jihadiste et bien d’autres maux, scrutaient cette cérémonie dans l’attente de garanties après un deuxième coup de force en neuf mois. Dans un signal politique, les ambassades occidentales étaient généralement représentées par un collaborateur plutôt qu’un ambassadeur au Centre international de conférence de Bamako, gardé par des hommes en tenue de camouflage. Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, est annoncé mardi au Mali.
La France a annoncé la semaine dernière qu’elle suspendait à titre conservatoire ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes pour faire pression sur la junte militaire.
Avec Reuters)
Source: lopinion.fr