C’est un constat dressé par la chargée à la Défense au Parlement allemand après une visite à Gao qui a laissé Eva Högl sans voix.
L’armée allemande est présente au Mali notamment à travers la Minusma et la mission de formation EUTM. Au total, près de 1.500 soldats allemands sont au Mali.
Au sein de la mission onusienne de la Minusma, c’est plus d’un millier de soldats allemands qui sont déployés. Après le retrait de l’Afghanistan, le Mali est devenu le plus grand théâtre d’intervention étranger pour la Bundeswehr.
Des conditions de travail difficiles
Mais l’armée allemande travaillerait dans des conditions difficiles, selon Eva Högl, la chargée à la Défense au Bundestag.
“Il est absolument essentiel que nos soldats aient sur eux tout ce dont ils ont besoin pour accomplir leur mission et qu’ils soient sécurisés”, insiste-t-elle.
Les soldats qu’elle a rencontrés à Gao dans le nord du Mali lui ont parlé une fois de plus du manque d’équipements, même pour les vêtements de protection vitaux, a dit Eva Högl à la première chaîne publique allemande :
“C’est une question de sécurité, bien sûr, le gilet pare-balles est essentiel. J’ai entendu qu’il est parfois accroché à la poignée de la porte lorsque les soldats sont en logement isolé avant le déploiement ou qu’il n’est livré que dans le pays d’intervention. Cela ne doit pas être le cas. Le gilet pare-balles doit être prêt à temps.”
Des manquements lors des entraînements
Des soldats allemands à Gao, dans le nord du pays
Celle qui agit comme l’avocate des soldats allemands dénonce aussi des manquements pendant l’entraînement de ces derniers. Par exemple, les exercices ne seraient pas toujours effectués avec les véhicules et le matériel utilisés sur le terrain.
En mai dernier, le parlement a prolongé d’un an la présence militaire allemande au Mali. Le parti d’extrême-droite l’AfD et le parti de Gauche Die Linke s’étaient opposés à cette prolongation, se basant sur les expériences afghanes. Kathrin Vogler, membre du parti Die Linke, estime que l’approche du gouvernement allemand “a échoué avec fracas en Afghanistan et elle échouera également en Afrique. Les soldats n’apportent justement aucune perspective de vie aux populations locales, pas d’emplois, pas de nourriture. Et donc pas de paix non plus”.
Comme pour l’Afghanistan, Eva Högl souhaite un débat plus approfondi sur la présence allemande au Mali au Parlement allemand mais aussi au sein de l’opinion publique allemande. Alors que, dit-elle, le Mali a fait face à un nouveau coup de force ces derniers mois et que les élections ne se tiendraient pas à la date prévue.
Source: DW