La Russie de Vladimir Poutine et le Mali d’Assimi Goïta, deux pays, deux continents, mais aux réalités politiquement similaires. Deux pays qui mettent quasiment au défi le monde entier.
Ces deux nations, « des amis historiques » depuis l’époque de l’ex-Union Soviétique et celle du président Modibo Kéïta, traversent des moments difficiles qui se ressemblent à tout point de vue. La gestion de ces crises auxquelles elles sont confrontées écœure de plus en plus les organisations de défense des droits de l’homme ainsi que leurs pairs de la sous-région.
Des accusations et des sanctions
En raison de l’invasion de l’Ukraine, la Russie subit de plein fouet des sanctions de l’Union européenne ainsi que des Nations unies afin de forcer Vladimir à capituler. Mais peine perdue ? L’actuel maître absolu de Kremlin semble avoir choisi la voie du non-retour. En tout cas, jusqu’à l’atteinte de ses objectifs, s’ils ne sont déjà atteints.
À l’instar de la Russie, le Mali, depuis le 9 janvier 2022, vit sous des sanctions imposées par la Cédéao et l’Uemoa avec comme objectif d’amener le pouvoir militaire de Bamako à organiser, dans un délai raisonnable, les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Malgré cet embargo sur le pays, le colonel Assimi Goïta est jusqu’ici « imperturbable », pour reprendre un ancien soutien du pouvoir militaire qui a été retiré du Conseil national de Transition (CNT) et qui est retourné depuis dans sa mosquée.
Dans chacun de ces pays, les sanctions imposées par leurs pairs ont des répercussions sur la situation socio-économique de leur région respective. Une situation qui ressemble, pour certains, à une autoflagellation de la part des auteurs de ces décisions.
Outre ces aspects, il faut noter aussi que ces deux pays, sous les régimes actuels, sont fréquemment accusés de violences contre des civils. Des analystes estiment d’ailleurs que le même groupe privé de mercenaires russes « Wagner », qui serait l’auteur des tueries au Mali, est le même qui tuerait également en Ukraine — en plus des forces officielles russes.
Conflit terroriste et instabilité politique
Les dirigeants malien et russe courent-ils le même risque de se voir accuser de « crime de guerre et de crime contre l’humanité » ?
La similitude des réalités de ces deux pays, qui ont renouvelé leur coopération militaire sous le régime de transition militaire au Mali, ne saute plus aux yeux. Ces pays sont tous gouvernés par des chefs d’État « discrets » qui semblent avoir choisi la voie de la praxis plutôt que de la theoria.
Ce qu’il ne faudrait pas cependant manquer de signaler dans cette situation : c’est que la Russie a les moyens de sa politique contrairement à son vieil ami, qui est un pays en voie de développement, étouffé par une décennie de conflit terroriste et d’instabilités politiques.
Chiencoro Diarra