La Norvège a finalement fait le choix de ne pas participer à la task force Takuba, déployée au Mali.
TF Takuba.
Le 23 mars, la Norvège a annoncé avoir fait part à la France de sa décision concernant son éventuelle participation à la task force Takuba. Finalement Oslo ne participera pas à cette initiative portée par la France et imaginée pour accueillir des forces de pays partenaires. L’ambition est ainsi de disposer de contingents, dans le cas français principalement issus des forces spéciales, déployés dans la région des trois frontières afin de renforcer le dispositif Barkhane de lutte contre le terrorisme.
Militaire et parlementaire.
« Nous sommes préoccupés par la détérioration de la situation au Sahel et comprenons bien la nécessité de créer la Task Force Takuba. Le gouvernement a soigneusement examiné cette question et consulté le Storting [Ndlr : parlement norvégien]. Comme nous manquons de soutien au Storting, nous sommes arrivés à la conclusion que la Norvège ne rejoindra pas cette force maintenant », a expliqué le ministre de la Défense norvégien, Frank Bakke-Jensen. Une justification crédible, qui vient mettre en avant des divergences au niveau politique plutôt qu’un désaveu militaire. De plus, notons que le gouvernement norvégien est actuellement minoritaire au parlement et que le parti du progrès, lui, ne se montre pas favorable à un déploiement dans le Sahel.
Une situation qui n’est finalement pas propre à la Norvège, et se retrouve dans de nombreux Etats européens où les questions de défense sont présentées au Parlement avant une prise de décision finale. Sur ce plan politique, la France fait figure d’exception, alors que le président de la République est également le chef des armées.
Un contexte tendu ?
Se pose forcément la question du contexte international dans lequel a été prise cette décision. En effet, la crise du coronavirus qui touche l’ensemble de l’Europe est peut-être venue freiner les ambitions norvégiennes d’intervention au Mali, la priorité étant désormais donnée à la lutte contre le covid-19. En effet, le ministre de la défense a également annoncé qu’il pourrait être pertinent de revenir sur la question de la participation norvégienne à la task force takuba plus tard. Une décision compréhensible certes, mais l’engagement de la Norvège dans cette TF aurait sûrement permis de soulager la France dans la conduite de ses activités, car en plus de devoir gérer une épidémie de taille sur son territoire, où les moyens des armées sont également mis à contribution, doit poursuivre ses OPEX et son engagement opérationnel malgré tout.