Dans sa déclaration finale rédigée suite à une session extraordinaire de son Comité Directeur élargi tenue les 29, 30 et 31 mai 2021 à Kidal, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), en tenant compte de la situation actuelle et de l’observation de ses membres ayant pris part au premier gouvernement de transition, déclare qu’elle n’accompagnera pas les nouveaux acteurs de cette même transition tant qu’il n’y a pas un accord convenable autour de ses priorités.
La situation politique actuelle du Mali ne laisse personne indifférent, tout le monde réagit et dans cette vague de réaction c’est au tour de la CMA de réagir. Avant de déclarer sa décision de non-accompagnement de la transition, elle a pris le soin d’en exposer les raisons. Elle commence par préciser qu’elle suit attentivement la nouvelle situation politique que connait le pays depuis le lundi 24 mai 2021 en ajoutant que cela est le résultat en grande partie du retard pris dans la mise en œuvre des réformes prévues par l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) au Mali issu du processus d’Alger. Toujours parmi ses raisons, la CMA de par son expérience participative au gouvernement de transition précédent mentionne que l’État était très peu encourageant et qu’il y a eu un non-respect des engagements pris. Elle déplore également l’avancée unilatérale des militaires dans les consultations sur la reconduction de la transition.
C’est ces différents éléments énumérés qui ont amené la CMA à prendre cette décision de non-accompagnement. Nonobstant la position de la coordination, elle demande néanmoins la tenue dans de court délai d’une réunion internationale de haut niveau selon ses termes, afin de réaffirmer la position des parties sur l’APR.
Il était impossible pour la coordination de se réunir sans parler de son défunt Président Sidi brahim Ould Sidatt, assasiné le 13 avril 2021 à Bamako. À ce sujet, elle exige des autorités de la transition un point sur l’évolution des enquêtes à chaque session du Comité du Suivi de l’Accord (CSA). Étant donné que son ancien Président fut tué à Bamako, elle fait part aussi de son inquiétude concernant la sécurité de ses membres en mission dans la ville et informe par la même occasion qu’elle a mis en place une commission interne d’enquête en appui aux efforts en cours.
Au plan international, « la CMA déplore l’absence d’une suite de la part de la communauté internationale sur la mise en place d’une commission d’enquête indépendante au sujet de l’assassinat d’Ould Sidatt en réponse à sa lettre adressée au conseil de sécurité de l’ONU en date du 14 avril 2021, une situation préjudiciable au processus de paix en cours ». Pour terminer sur le dossier Sidatt, elle s’engage à tenir une réunion spéciale d’évaluation sur l’enquête dans un bref délai avec le but de prendre les dispositions qui s’imposeront dans le cas où il n’aurait pas de résultat convaincant de la part des autorités.
Soulignons que la session a été présidée par M. Bilal Ag Acherif, Président en exercice de la CMA avec la présence des représentants de la plateforme, des présidents et représentants des autorités intérimaires des régions de l’Azawad, des notabilités ainsi que des représentants de la MINUSMA.
Mohamed FOFANA/Malionline
Source: Malionline