La classe politique malienne a unanimement condamné l’attaque perpétrée vendredi à Mondoro (centre) par des terroristes contre les Forces armées maliennes (FAMa) dont 27 éléments y ont perdu la vie.
Presque tous les partis politiques influents du pays ont publié des communiqués, vendredi soir, pour condamner cette attaque généralement qualifiée de « lâche et barbare ».
Même le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie (opposé aux autorités actuelles de transition) a fustigé l’attaque avant de saluer « la riposte salvatrice et énergique » des FAMa qui a permis de « repousser l’attaque et de neutraliser de nombreux terroristes ».
L’attaque est survenue « à un moment où les FAMa commencent à rassurer par de nombreux succès pour la sécurisation des personnes et de leurs biens », souligne le Cadre d’échanges qui appelle à »l’union sacrée autour des FAMa dans leur mission régalienne de sécurisation des personnes et des biens ».
Sur les réseaux sociaux, twitter notamment, on a noté la réaction de plusieurs leaders politiques, à l’image de Aliou Boubacar Diallo, président d’honneur de l’Alliance démocratique pour la paix-Maliba (ADP-Maliba), qui a écrit sur son mur : « Au moment où le peuple malien était fier de la montée en puissance de notre vaillante armée, des groupes terroristes et barbares ont procédé à une attaque lâche sur nos FAMA dans le village de Mondoro ».
M. Diallo, par ailleurs candidat malheureux aux présidentielles de 2012 et 2018, a condamné avec « la dernière énergie cet acte barbare et ignoble ».
L’ancien Premier ministre et leader politique (parti Yelema), Moussa Mara, a, pour sa part, déclaré sur les réseaux sociaux avoir appris avec « une forte émotion l’attaque terroriste lâche et barbare » contre les FAMA.
« La nation endeuillée continue à pleurer ses morts », a déploré, dans une déclaration publiée ce samedi, Cheick Boucadry Traoré, président de la CARE (Convention africaine pour le renouveau) et fils du défunt président général Moussa Traoré.
« Le spectacle affligeant des ravages de la mort et des attaques terroristes, de même que la perte de nos valeureux soldats tombant par milliers sur les champs d’honneur victimes d’une guerre asymétrique ne peuvent nous inspirer que consternation et componction », a déploré M, Traoré.
En dehors de ces condamnations, bon nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux ont illustré leurs pages aux couleurs de l’armée. Même les activistes qui ne sont pas d’habitude tendres avec les autorités de transition ont tu leurs critiques pour s’associer au deuil national en condamnant cette attaque et en manifestant leur compassion aux familles éplorées.
Au plan international, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a « fermement condamné » ce samedi l’attaque contre les FAMa.
Profitant de l’occasion, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali (RSSG) et Chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane, a réitéré »l’engagement indéfectible de la MINUSMA aux côtés des Maliens dans leur quête légitime de paix et de stabilité ».
Vingt-sept soldats et 70 terroristes ont été tués dans l’attaque contre le poste de sécurité des Forces armées maliennes (FAMa) de Mondoro (région de Douentza, centre), selon un communiqué du gouvernement malien publié vendredi soir.
Dans les rangs de l’armée, le gouvernement a aussi décompté 33 blessés (dont 21 cas graves évacués sur Sévaré, au centre du Mali), sept portés disparus ainsi que d’importants dégâts matériels.
Suite à ce drame, le président de la transition a décrété trois jours de deuil national depuis vendredi à minuit.
Depuis 2012, le Mali est confronté à une profonde crise multiforme aux niveaux sécuritaire, politique et économique. Les insurrections indépendantistes, les incursions djihadistes et les violences intercommunautaires ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans ce pays de l’Afrique de l’ouest.
La France a annoncé le 17 février dernier le retrait du Mali des forces Barkhane et Takuba. Une opération que les autorités maliennes veulent sans délai au lieu de la durée de 4 à 6 mois programmée par Paris.