Le Mali est sur une lancée irréversible quant à ses rapports avec ses partenaires techniques et financiers. Depuis le 18 août, date du coup d’Etat, les militaires ont affiché clairement une volonté de changement et même de tout changer. Un changement brutal qui ne peut se faire sans sacrifice ni douleur de la part des Maliens. Mais la question est de savoir si l’opinion nationale est préparée pour cette nouvelle marche.
Il n’y a pas de changement sans sacrifices ni souffrances. C’est cette marche que les nouvelles autorités ont enclenché depuis la chute de l’ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita. Le changement de paradigme sur tous les plans se fait déjà sentir.
En effet, les militaires ont choisi de bâtir un Mali nouveau (Mali Kura) avec les choix du peuple malien. Ce qui a contraint le changement du calendrier des élections après le 24 mai 2021 au lendemain du deuxième coup d’état.
Cette volteface des autorités maliennes est mal perçue par les institutions sous régionale mais aussi par l’ensemble des partenaires techniques et financiers. Depuis le 9 janvier 2022, le Mali est sous les sanctions de la CEDEAO. Une décision prise par les chefs d’Etat en protestation contre le nouveau chronogramme de 5 ans proposé par le gouvernement, le 31 janvier conformément aux conclusions des Assises nationales pour la refondation. La sanction passe très mal au sein de l’opinion nationale et le dictat des partenaires est désormais mal perçu au Mali.
Rappelons que, depuis cette sanction de la CEDEAO, les prix des produits de première nécessité ont grimpé malgré les efforts du gouvernement pour maintenir le normal. Le cri des populations ne cesse de se faire entendre alors que celle-ci est contre les sanctions des organisations de la sous région contre le Mali.
Si aucun changement ne peut se faire sans sacrifice, la question qu’on peut se poser est de savoir si le peuple malien dans sa diversité est préparé pour faire face à la rudesse des conséquences de la liberté. Le peuple qui vit depuis 2012 une crise multidimensionnelle a-t-il des réserves de courage pour affronter les souffrances qui pourront déboucher sur la liberté totale ? C’est la question qui se pose sur les réseaux sociaux aujourd’hui. Car, être patriote, c’est d’abord accepter les sacrifices, le respect de tes devoirs vis-à-vis de la nation.
Et ce n’est qu’à ce prix qu’on obtient la liberté. On ne peut pas réclamer la liberté en dépendant encore des autres. Et justement, c’est de cette marche qu’il s’agira et qui vient de démarrer pour une sortie définitive des dictat des autres nations.
Pour qu’une nation puisse grandir et devenir une puissance, il faut de gros efforts et sacrifices. Les Maliens doivent véritablement serrer la ceinture afin de d’espérer sur un avenir à hauteur de souhait.
Kevin KADOASSO
Source : L’ALTERNANCE