Le 15 avril, la première session des Assises au titre de l’année 2019, a tranché une affaire de parricide. L’accusé Benogo Diabaté a pris 5 ans pour le meurtre de son père. L’audience était présidée par Amadou Mahamane Maiga et le banc du ministère public était occupé par Alou Nampé, avocat général à la Cour.
Le 30 mars 2014, dans la journée, le nommé Benogo Diabaté, mécanicien de profession, de retour du travail, constata que son père, le sieur Mamby Diabaté, venait de vider la barrique qui contenait ses affaires pour la remplir d’eau. Il en demanda les raisons à son père. Ce dernier, sans lui donner de réponse, proféra des injures grossières et lui administra une belle gifle. Comme si cela ne suffisait pas, il se saisit d’un bâton et tenta de lui donner des coups. Son fils lui retira le bâton pour lui donner à son tour un coup sur la tête. Avec l’intervention des voisins, alertés par des cris, le vieux fut immédiatement transporté à l’hôpital, où il succomba dix-huit jours après des suites de ses blessures. Benogo Diabaté fut alors mis à la disposition de la police et placé sous mandat de dépôt le 20 mai 2014. À la question du président de séance de savoir s’il reconnaissait les faits, l’accusé répondra oui. Il ajoutera ne pas avoir fait exprès de donner la mort à son père. Selon lui, la bagarre qui s’est déclenchée entre lui et son père s’explique par les propos injurieux et menaces que celui-ci avait proférés à son endroit. Le coup qu’il asséna à son papa fut de la légitime défense, car celui-ci avait été le premier à l’agresser. Pour l’accusé, la mort de son père est donc accidentelle et non volontaire. Après cette version des faits de l’accusé différente de celle de l’arrêt de renvoi, son avocat a demandé la requalification des faits. Selon lui, c’est une affaire de coups mortels. Bien que le parquet s’y soit opposé, la Cour a suivi l’avocat dans sa plaidoirie. Ainsi donc, en lieu et place de parricide, Benogo Diabaté sera accusé de coups mortels. Étant un délinquant primaire, des circonstances atténuantes lui ont été accordées. À l’issue des débats, l’accusé a été condamné à 5 ans de prison ferme. Enfermé depuis 2014, Benogo Diabaté a recouvré la liberté pour avoir déjà purgé sa peine.
Niamoye Sangaré
Source: Nord Sud Journal