Des députés le demandaient alors que l’expulsion de l’ambassadeur de France a mis au cœur de la campagne la question de la présence des forces armées sur le sol malien.
Un débat sera organisé au Parlement afin d’évoquer l’engagement militaire de la France au Mali, dans le contexte d’une crise diplomatique aiguë entre les deux pays, a annoncé ce mercredi 2 février Jean Castex devant le Sénat.
«Le Parlement évidemment mérite d’être parfaitement informé» et «le gouvernement organisera un débat sur la base de l’article 50-1 sur ce sujet extrêmement important», a déclaré le premier ministre, répondant sur ce point à la demande du président du groupe socialiste Patrick Kanner. La veille à l’Assemblée nationale, le président du groupe UDI Jean-Christophe Lagarde avait lui aussi réclamé à Jean Castex la tenue d’un débat, alors que la session parlementaire doit s’achever à la fin du mois. Aux termes de la Constitution, ce débat peut, si le gouvernement le décide, faire l’objet d’un vote sans engager la responsabilité de l’exécutif.
«La France n’a plus grand chose à proposer»
À deux mois de la présidentielle, l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali par la junte au pouvoir a mis au cœur de la campagne la question de la présence des forces armées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. «Force est de constater aujourd’hui que face à son impuissance, la France n’a plus grand-chose à proposer», a ainsi fustigé Patrick Kanner lors de la séance de questions au gouvernement, en critiquant la «méthode de gouvernance brouillonne» d’Emmanuel Macron.
«La liste des humiliations que le Mali nous fait connaître actuellement est assez longue pour qu’il n’y ait pas de véritables réponses de la part de notre gouvernement», a de son côté lancé le sénateur LR Christian Cambon. Avant d’interpeller Jean Castex : «décidez-vous de rester au Mali contre la volonté de ses dirigeants et au risque de pénaliser nos soldats et de risquer leur vie ?»
Admettant que «la situation au Mali et au Sahel en général est extrêmement préoccupante», Jean Castex a de nouveau plaidé pour «la recherche d’une réponse multilatérale avec les États africains principalement concernés». «Ce n’est pas simplement un problème franco-malien, c’est un problème du Mali dans la lutte contre le terrorisme international», a insisté le premier ministre.
Source : Le Figaro