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Mali : IBK-Soumaïla Cissé, destin commun ! chemins croisés !

Comme en août 2013, l’histoire se répètera entre les candidats Ibrahim Boubacar Kéïta et Soumaïla Cissé arrivés respectivement 1er et 2ème, selon les résultats officiels provisoires du scrutin présidentiel du 29 juillet 2018. En plus d’être des adversaires dans la course pour la conquête du palais présidentiel à deux reprises successives (2013 et 2018), ces deux dinosaures de la classe politique malienne sont, aussi, des rivaux politiques depuis cinq ans. IBK, président de la République et Soumaïla Cissé, Chef de file de l’Opposition. Mais, l’histoire entre les deux hommes, tous de la même génération à quelques années près, ne date pas d’aujourd’hui. Toute leur vie durant, le  destin a fait croiser leurs chemins dans le cycle scolaire, universitaire et supérieur, dans la haute Administration malienne, dans le même camp politique et dans la rivalité ou l’adversité politique. L’histoire se poursuit le 12 août où le destin les met aux prises pour un combat mortel au pied de Koulouba. Le vainqueur sera le président du Mali pour les cinq prochaines années.

L’histoire n’a pas fait que diviser le président IBK et le Chef de file de l’Opposition, Soumaïla Cissé. Leurs destins sont liés depuis le début de leur existence en prenant diverses formes au fil de leurs carrières professionnelles et politiques.

D’abord, les deux hommes sont de la même génération d’âge avec seulement trois ans de différence.  Le président IBK est né le 29 janvier 1945 à Koutiala et Soumaïla Cissé, Chef de file de l’Opposition, a vu le jour le 20 décembre 1949 à Tombouctou.

Partis tous les deux à l’étranger (à Dakar puis ensuite en France), presqu’au même moment, pour des études supérieures (après les cycles primaire et secondaire au Mali), les deux hommes se sont côtoyés bien qu’évoluant dans des filières différentes. IBK à la faculté des Lettres de l’Université de Dakar puis l’Université Panthéon-Sorbonne en France et Soumaïla Cissé à la filière de l’Ingénierie informatique à l’Université de Dakar, puis à celle de Montpellier en France.

De retour au bercail, le destin a réuni les deux cadres au sein de la même formation politique, l’Alliance pour la Démocratie au Mali/parti africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA/PASJ) dont ils ont été des membres influents du Comité exécutif.

Au-delà du lien de militants de la même couleur politique, IBK et Soumaïla Cissé ont fait aussi, pour la première fois, leur apparition dans une équipe gouvernementale à la même année, en 1993, sous le président Alpha Oumar Konaré.

En novembre 1993, IBK devient ministre des Affaires étrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Quelques mois plus tard, le 4 février 1994, le président Konaré le nomme Premier ministre. Il occupe cette fonction jusqu’en février 2000.

Quant à Soumaïla Cissé, il est nommé ministre des Finances en 1993 ; puis ministre des Finances et du Commerce en 1994 ; de nouveau ministre des Finances en 1997 ; et, enfin, super ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme en 2000 dans le Gouvernement de Mandé Sidibé. Bref, IBK et Soumaïla ont travaillé ensemble, sous Alpha Oumar Konaré, pendant plus de 6 ans.

Mais, leurs destins se séparent en 2000 lorsqu’IBK, président de l’Adema-PASJ, échoue à imposer sa candidature pour succéder à Alpha Oumar Konaré, qui l’a éjecté sous une forme considérée par plusieurs observateurs comme une trahison. Il démissionne du poste de Premier ministre le 14 février 2000, puis de la présidence de l’ADEMA en octobre 2000. Il quitte le PASJ avec ses partisans pour créer aussitôt le mouvement Alternance 2002 avant de fonder le Rassemblement Pour le Mali (RPM) en juin 2001.

Suite à la démission d’IBK, c’est Soumaïla Cissé qui devient le porte étendard de l’ADEMA à l’élection présidentielle de 2002 après avoir terrassé, à la primaire du parti, Soumeylou Boubeye Maïga (l’actuel Premier ministre que Soumaïla a toujours battu dans une compétition électorale). Il passe au deuxième tour contre le candidat indépendant, Amadou Toumani Touré qui remporte finalement la victoire.

Comme IBK, Soumaïla se rend compte qu’il a été trahi par son parti qui n’a pas voté pour lui. Et comme IBK, il démissionne lui aussi de l’ADEMA pour créer l’Union pour la Démocratique et la République (URD).

Treize ans après, le destin décide d’opposer les deux hommes au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2013. IBK passe et Soumaïla Cissé décide d’animer l’Opposition après que son parti eut fait le tabac aux élections législatives. IBK rend fonctionnel le statut de Chef de file de l’Opposition attribué à son inséparable compagnon et adversaire politique. Une initiative du président Amadou Toumani Touré concrétisée.

Après cinq ans d’opposition politique farouche entre les deux hommes (durant le 1erquinquennat d’IBK), le destin fait encore croiser le chemin des deux hommes pour disputer le 2ème tour de l’élection présidentielle de 2018. C’est dire que quel que soit les intérêts opposés,  le fair-play doit s’exprimer entre ces deux dinosaures politiques que le destin a toujours unis !

Youssouf Z Kéïta

 Source: Info Soir

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