Si aujourd’hui, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), est accusé à tort ou à raison de n’avoir pas de programme de gouvernance pour le Mali, vacillant entre tâtonnement et pilotage à vue, tel n’est pas le cas de certains leaders politiques à l’instar de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition ; de Tiébilé Dramé du Parena ou encore de l’ex-Premier ministre de la République du Mali, Modibo Sidibé. Ce dernier, il faut le dire, a un ambitieux projet pour notre pays, intitulé «Mali horizon 2030».
Projet futuriste, dira-t-on, mais porteur d’espoir pour le Mali. On se souvient encore comme si c’était hier de ces propos du président des Forces alternatives pour le renouveau (Fare), alors qu’il était candidat à la présidentielle de 2013 : «En 2030, ce n’est pas moi, c’est vous qui serez aux commandes de notre pays, vous qui en produirez les richesses, vous qui en transmettrez les valeurs, vous qui en inventerez le nouveau visage.
Il y a un paradoxe malien. Ces vingt dernières années, nous avons connu des avancées indéniables : la multiplication des routes, les Centres de santé communautaires, le triplement du taux de scolarité, la production de riz augmentée de moitié, les aménagements hydro-agricoles, la capacité énergétique, les infrastructures de télécommunication… Pourquoi n’en serions-nous pas fiers ? Moi, en tout cas, j’en suis fier pour le peuple du Mali, le vrai artisan de ces succès. Fier pour sa jeunesse qui en a été le moteur».
Avant de regretter : «Nous n’avons pas su mettre en place le jeu collectif qui aurait permis aux innombrables talents que recèle notre pays de joindre leurs forces et de le rendre invulnérable. Nous avons trop souvent joué le ‘’chacun pour soi’’. La corruption, c’est ‘’le chacun pour soi’’. La tricherie, c’est le ‘’chacun pour soi’’. La nyengoya, c’est le ‘’chacun pour soi’’.
Par manque de confiance en nous-mêmes, par manque de confiance entre nous, par manque de confiance dans nos institutions, notre pays s’est fragilisé jusqu’à trébucher. Parmi les gâchis que nous devons au ‘’chacun pour soi’’, il y a les entraves trop souvent placées devant les projets et l’énergie de la jeunesse. Chaque fois qu’un projet est étouffé, chaque fois qu’un talent est découragé, c’est tout le pays qui y perd. Dans la société de confiance que j’appelle de mes vœux, les générations se tendront la main et travailleront ensemble pour le bien de tous : Ensemble, An Ka Wuli !».
Selon Modibo Sidibé, certains considèrent la jeunesse comme une menace, «une bombe à retardement». «Dans mon projet ‘’Mali horizon 2030’’, je crois le contraire. Deux millions de jeunes, c’est deux millions d’opportunités de création de richesses et d’emplois, deux millions de concitoyens pleins de créativité, d’appétit de la vie, d’ouverture à la modernité. Au parti Fare, la seconde devise, c’est ‘’pour et avec les jeunes’’.
Parce qu’une société qui s’isole de sa jeunesse brise sa chaîne de vie et se retrouve dès lors condamnée à se vider de ses forces vives. Mali horizon 2030, j’y crois d’abord parce que je crois en notre jeunesse. La première des solidarités qui fondent notre civilisation, c’est celle qui unit les générations, le respect et l’amour entre les enfants et les parents. Reliée au monde, décomplexée, inventive, révoltée parfois, elle porte les espoirs de Mali horizon 2030, un projet conçu avec elle et pour elle et que nous ne conduirons pas sans elle», soutient le patron des Fare.
Avant de conclure : «Nous sommes assaillis de problèmes quotidiens, mais leur solution ne se construit pas au jour le jour. Voyons loin ! Avec cet ambitieux programme d’actions ‘’Mali horizon 2030’’, nous voulons établir un pacte d’avenir, un engagement fort et contrôlable qui fait appel à toutes les forces du pays. Donner à notre pays les institutions, les capacités humaines et la puissance économique qui lui permettront d’ouvrir une nouvelle page dans son histoire millénaire».
Bruno E. LOMA
Source: Le Reporter