Le duo, Assimi-Choguel résistera t’il aux vagues provoquées par les fronts ouverts en ce moment : détérioration des relations entre le Mali et la France, croisade contre la délinquance financière et la corruption, ébullition politique avec la création d’un nouveau pôle politique de l’opposition ?
Premier front. La crise qui oppose notre pays à la France a débordé le cadre d’un simple malentendu. Les deux pays sont aujourd’hui au bord de la rupture. Et Paris, avec le rapprochement enclenché par le Mali en direction de la Russie, ne décolère pas contre les autorités de la transition.
Des représailles en vue ? Sous quelles formes et comment ? Déjà le ton est donné avec l’entrée en scène de marionnettes comme la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). La réaction de ce mouvement à propos de ” l’arrivée du Groupe Wagner” a fini par convaincre ceux qui avaient encore des doutes sur les liens entre ce mouvement et certaines autorités françaises.
Paris se limitera t- elle à agir l’épouvantail CMA ou usera t’elle d’autres moyens pour faire fléchir ou punir le duo Assimi- Choguel ?
Second front. La lutte contre la délinquance financière enclenchée par les autorités de la transition. C’est là une attente forte des Maliens. En engageant cette croisade les autorités ont répondu à une forte exigence qui a été au centre des revendications lors du soulèvement contre le régime destructeur d’Ibrahim Boubacar Keita. Combien des milliards de francs CFA ont-ils été détournés par une poignée d’individus sous l’ère du Roi fainéant ? Nul ne sait. Mais les Maliens veulent savoir. Assimi et Choguel doivent se mettre en tête que la réussite ou l’échec de la transition dépendra en grande partie des résultats de cette croisade contre la délinquance financière.
Cependant, le réseau mafieux a suffisamment eu le temps de s’organiser tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays… Avec certains de ses membres en prison et/ou qui ont déjà franchi les frontières, nul doute qu’ils mettront tout en œuvre pour arrêter la machine ou remettre en cause le processus de la transition. Alors, vigilance !
Troisième front ouvert, c’est le regroupement de certains partis politiques qui disent ” œuvrer pour la réussite de la transition”. Et ces partis sonnent déjà la mobilisation contre la tenue des Assises de la Refondation programmées par le Gouvernement au mois de Novembre prochain. Au-delà ce pôle politique s’organise pour exiger le respect du délai de la transition…
Ce sont 3 fronts, 3 batailles et 3 foyers de tension qui s’ouvrent presqu’au même pour les autorités de la transition. Auront- elles suffisamment de ressources et d’énergie pour y faire face ?
C H Sylla
Source : L’Aube