Alors que la France et ses alliés ont acté ce jeudi 17 février 2022 le retrait de leurs forces du Mali, François Hollande a estimé qu’un retrait plus précoce aurait été préférable. Mais il défend l’intervention qu’il avait initiée en 2013.
L’ancien président François Hollande a défendu ce jeudi 17 février 2022, dans un entretien accordé à l’AFP, sa décision d’envoyer en 2013 des troupes françaises au Mali pour combattre les djihadistes mais aurait décidé d’un « retrait plus précoce », dès le coup d’État de 2020.
Il s’exprimait quelques heures après que la France et ses partenaires européens ont officialisé leur retrait militaire du Mali, poussés dehors par les « obstructions » de la junte au pouvoir à Bamako, au terme de neuf ans de lutte antidjihadiste menée par Paris.
Sans l’intervention française, Bamako serait tombée, rappelle François Hollande
« L’intervention de la France en janvier 2013 était à la demande des autorités maliennes et des chefs d’États ouest-africains. Sans elle, Bamako aurait été conquise par les jihadistes et l’ensemble des pays de la région aurait été déstabilisée », a rappelé François Hollande.
« Si c’était à refaire, je prendrais la même décision » car elle était « conforme à nos valeurs et capable de porter un coup d’arrêt au terrorisme », a souligné l’ancien président de la République.
« Le sacrifice des soldats n’aura pas été vain »,
« Si cette opération n’avait pas réussi, le djihadisme se serait installé durablement », a insisté l’ancien chef de l’État (2012-17). « Le sacrifice des soldats n’aura pas été vain », a relevé François Hollande. « Je veux les saluer ».
Mais « le double coup d’État, en 2020 et 2021, a provoqué un éloignement, une distance, une rupture » et « dès lors que la junte (actuellement au pouvoir à Bamako) ne veut plus travailler avec la France, la France ne peut pas rester », a-t-il noté.
La France va organiser sa présence au Sahel « différemment »
Le retrait militaire français, annoncé par le président Emmanuel Macron, ne signifie pas que la France va « s’effacer » mais elle va « s’organiser différemment » dans la région, a-t-il poursuivi.
« J’aurais sans doute fait un retrait plus précoce, au moins dès le coup d’État de 2020. Je serais parti plus tôt, dès lors qu’il y avait une rupture, dès lors qu’il n’y avait plus d’institutions ni de dialogue politique », a-t-il ajouté, tout en insistant sur la nécessité de rester présent au Sahel.
Source: ouest-france.fr