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Mali-France : Interrogations autour des fonds promis par Paris

Le malien lambda vit entre l’espoir des promesses d’aides françaises et l’amertume  des attentes déçues suite à la visite effectuée, l’année dernière, par le président IBK en Chine (promesse de financement, 5000 milliards de francs CFA ?). En effet, le chef de l’Etat, après deux jours de visite d’Etat en France, débarqua au Mali avec une mallette de promesses, dont 360 millions d’Euros promis par l’hexagone pour bâtir un Mali Emergent. 80 millions du magot serait destinés aux régions du nord. Pour financer exactement quoi ? Personne ne sait. Autant, le flou demeure autour des localités précisément concernées. Est-ce seulement Kidal ? Au-delà, à quoi est destiné le reste de ce joli pactole ? Est-ce que le panier de la ménagère en ressentira les retombées ? Des mécanismes seront-ils mis en place pour une utilisation judicieuse des fonds promis ? Jusqu’où les français feront confiance à un régime éclaboussé, à maintes reprises, par des scandales financiers ?

francois hollande president francais ibrahim boubacar keita ibk president visite malien visite etat entretienTenue à Paris en octobre dernier, la conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, aura permis de mobiliser des milliards pour notre pays. Par les généreux donateurs, la France de François Hollande qui offre 360 millions d’euros pour la période 2015-2017 à son ami IBK pour accompagner la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation. Une partie de l’aide sera constituée de dons et une autre sera versée sous forme de prêts bonifiés, à taux préférentiel, a-t-on appris. Mais François Hollande ne sait pas contenter de nous promettre de l’argent ; il est allé jusqu’à dire comment ce fonds devait être utilisé. Histoire de protéger son «pognon » des prédateurs haut perchés dans le système IBK? Tout porte à le croire, surtout qu’une source sur place avait laissé entendre qu’il « faudra être encore plus attentifs que nous l’avons été aux décaissements des sommes et vérifier si elles ont bel et bien été dirigées vers ces programmes.» Passons… S’agissant de la répartition des fonds promis, la France ne cache pas ses ambitions pour le nord du Mali où sont destinés 80 millions des 360 annoncés. Reste à savoir ce à quoi servirait concrètement cet argent. Quelles sont les localités qui en bénéficieront ? Et éventuellement qui aura quoi ? À tort ou à raison, des Maliens croient savoir que l’essentiel des fonds promis ira à Kidal, le nid des bandits qui ont pactisé avec… la France.

Que dire du reste du magot. L’on ne sait comment le gouvernement l’utilisera.  Où est ce que les français vont orienter les autorités maliennes pour l’utilisation de ce fonds ? Quoiqu’il en soit, les Maliens sont loin d’être optimistes, sachant surtout que des milliards peuvent banalement se perdre dans les sables mouvants du septentrion. L’utilisation faite des fonds de Bruxelles et les dérives financières engendrées par la gouvernance actuelle, sont là pour justifier ce pessimisme. Et c’est justement au niveau de la gouvernance du régime IBK que le bât blesse. Car, l’argent des donateurs a pris très souvent des chemins douteux. Aujourd’hui, la communauté internationale est plus regardante dans la gestion des fonds investis au Mali où la mal gouvernance le dispute à la corruption.

Par ailleurs, les Maliens s’interrogent sur la sincérité des promesses. La question légitime que tous Maliens se posent est de savoir en quoi Paris sera-t-il différent des fausses promesses amenées par IBK lors des précédents voyages, ou encore des promesses faites par les partenaires à Bruxelles ?  La France sera-t-elle plus crédible? L’on a encore en mémoire le retour du président IBK de la chine. A son retour, le Président tout souriant était descendu de l’avion avec une telle énergie qu’il serrait la main de ses ministres venus l’accueillir  comme un champion célébrant son trophée. Certains ministres Rpm on se rappelle  avaient déjà vite crié à la victoire. Et le Gouvernement avait égrené tout un chapelet de promesses et de dons : 18 milliards de FCFA de don sans conditions, un prêt  de 8 milliards de FCFA sans intérêt soit 26 milliards de FCFA ; 600 bourses d’études aux étudiants maliens sur une durée de 3 ans et des équipements médicaux d’une valeur de 80 millions de FCFA. En outre ces dons, étaient  aussi des engagements d’aide jusqu’à hauteur de plus de 5000 milliards de la part d’entreprises chinoises. Seule l’opposition ne crut pas  au Père Noel.  À l’époque, elle avait  même alerté au grand Bluff du Président. Mais aujourd’hui qu’en est-il de ces promesses de Tianjin ? Rien.

Sambou Diarra

source : L Aube

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