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MALI : Fièvre syndicale !

” Quand c’est gâté, c’est vraiment gâté”! Une semaine après la claque mémorable du M5-RFP à la figure du régime et de son chef, le pouvoir IBK fait face au retour de flamme de la révolte des enseignants autour de l’application de l’article 39. Ce régime sans parole avait réussi à coup d’engagement bidon à démobiliser les syndicats enseignants dans le but évident d’affaiblir le Mouvement du 05 Juin. Le premier objectif a été atteint mais sans produire la conséquence attendue car la mobilisation n’a jamais été aussi forte dans la rue que depuis le retrait sur la pointe des pieds des enseignants.

 

Cet épisode est une leçon de morale politique pour nos chers maîtres qui ne doivent jamais oublier que leur combat en tant qu’éducateurs ne saurait se limiter à l’amélioration de leurs conditions de vie mais au progrès social en général qui est la finalité de tous les points de revendication du M5-RFP.

Les enseignants repartent à l’assaut du gouvernement et du président IBK qui ont érigé la ruse en mode de gestion des crises. Après le coup fumant contre les syndicats enseignants, le régime s’est empressé de mettre les magistrats de son côté dans la politique de répression de la contestation en cours en se précipitant pour octroyer de généreuses primes à faire pâlir tous les autres corps professionnels au Mali. Mais comme Saint-Thomas d’Acquin, les magistrats ont intérêt à voir le décret s’appliquer pour y croire !

En attendant, cette stratégie de la division n’est pas loin de provoquer une avalanche de mécontentements sur le Front social. Les syndicats des administrateurs civils, ceux des agents des collectivités territoriales ou des Agences de développement régionales ont annoncé un mouvement de 360 heures du 31 août au 18 septembre prochain. Les syndicats des gardiens de prisons et de la police sont aussi sur le pied de guerre, les premiers pour s’indigner de la suspension sans raison d’un des leurs, les seconds pour dénoncer le deux poids deux mesures de Kassoum Tapo plus préoccupé par la situation des magistrats que des conditions de vie et de travail des personnels pénitentiaires.

La partie s’annonce si périlleuse pour le pouvoir que le Mali assure depuis un bon moment ses fins de mois par le recours à l’endettement sur le marché financier régional. La pandémie du Covid-19 a pu permettre à l’Etat de réaliser quelques économies sur les dépenses de voyages, d’apparat et de prestige de IBK, cloué au sol à Bamako, mais il s’agit de marges insignifiantes par rapport à l’ampleur des promesses faites pour éteindre l’incendie sur le Front social.

Ces nouveaux facteurs de tension confirment l’incurie de la CEDEAO qui ne veut voir dans les problèmes du Mali qu’une banale crise post-électorale et sa solution dans des législatives partielles dans quelques circonscriptions. Tout cela nous conduit devant un tableau où le régime est ankylosé d’incompétence et son soutien (la CEDEAO) frappé de myopie. Les pires moments de la crise sont à venir !

Sambou Diarra

Source : L’Aube

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