C’est une véritable lapalissade de dire que la France est foncièrement attachée à l’Afrique. Et depuis la nuit des temps, la présence française en Afrique est très marquée et remarquée. Aussi, l’Hexagone ne manque aucune occasion pour faire montre de son paternalisme vis-à-vis du continent noir. Sous le prétexte de la menace terroriste, le Premier ministre français vient de réitérer l’implantation française au Mali.
Quand Manuel Valls avoue les manoeuvres de la France en Afrique
« Le chemin de la stabilité du pays est encore long. La sécurisation du Nord est lente à intervenir. Des groupes terroristes continuent de déstabiliser la région du Sahel et peuvent frapper encore violemment… » Tels étaient les propos de Manuel Valls à l’Assemblée nationale française le mercredi dernier. Ainsi, face à ces jihadistes qui ont mis le septentrion malien sous leur coupe, le Premier ministre français s’oblige : « Nous n’avons pas le droit d’abandonner nos frères africains au moment où précisément ils ont le plus besoin de nous pour consolider des équilibres encore fragiles. »
Bien entendu, la France est omniprésente dans divers domaines en Afrique. Que ce soit sur le plan économique, politique, diplomatique ou même militaire, les interventions françaises sollicitées par les dirigeants africains ou sur la propre initiative des autorités françaises sont légion. Mais à en croire des observateurs, ce serait la France elle-même qui crée cette dépendance pour maintenir l’Afrique sous sa domination.
La situation malienne est toute particulière car la rébellion touarègue est consécutive à la guerre en Libye. Une guerre alimentée de bout en bout par Nicolas Sarkozy, le président français d’alors. Après la chute du guide libyen Mouammar Kadhafi, plusieurs seigneurs de guerre se sont simplement déportés au Nord-Mali, avec pour intention d’établir leur repaire dans ce vaste territoire sahélien qu’ils ont baptisé Azawad. Et depuis, les attentats terroristes, les attaques ciblées contre les populations civiles, l’armée malienne et les forces internationales se multiplient.
L’ambigüité de l’intervention française au Mali
Dès janvier 2013, l’armée française a lancé une opération militaire au Mali, baptisée « Opération Serval« . Elle avait pour objectif de soutenir les troupes maliennes cherchant à repousser une offensive des groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle de l’Azawad, la partie septentrionale du pays. Les buts de cette intervention tel qu’exprimés par le président français, François Hollande, le 15 janvier 2013, étaient d’arrêter l’avancée des forces jihadistes en direction de Bamako, sécuriser la capitale du Mali et permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale. Par la suite, l’opération Barkhane a pris le relais dès le 1er août 2014, et ces forces françaises ont lancé des offensives au Nord-Mali. Offensives qui se sont arrêtées aux portes de Kidal, le fief de la rébellion touarègue.
D’aucuns se sont donc offusqués du fait que la France veuille libérer le Mali, tout en laissant un appendice. Effectivement, Ansar Dine, Mujao, MNLA, CMA et les autres mouvements rebelles en ont profité pour se réorganiser afin d’attaquer davantage. Face à cette ambigüité, ces observateurs estiment que l’ancienne puissance colonisatrice lorgnerait les ressources du pays. Car ce ne serait pas simplement pour défendre les Maliens que la France aurait déjà dépensé près d’un milliard d’euros. Ainsi, les propos du Premier ministre français Manuel Valls devant les représentants du peuple français s’analyseraient en de véritables aveux. Sinon pourquoi continuer à donner du poisson là où on peut apprendre son protégé à pêcher ?
Source: afrique-sur7