Deux des trois civils accusés de vol, et amputés chacun d’un pied et d’une main par de présumés jihadistes le week-end dernier, près de la localité de Ansongo (nord) sont arrivés ce lundi à Gao, chef-lieu de la région pour recevoir des soins à l’hôpital. Ils sont accusés d’avoir braqué et dépouillé des civils malien en déplacement dans le nord.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Les trois hommes présentés comme des voleurs ont attaqué un camion de transport sur l’axe Ansogo-Ménaka dans le nord du Mali. Arrêtés par de présumés jihadistes de l’EIGS, ils ont été conduits ce dimanche sur le site d’un marché hebdomadaire de la localité de Tin-Hama. En public, les présumés djihadistes ont procédé à une scène qui en a effrayé plus d’un : chacune des trois personnes accusées de vol a été amputée de la main droite et du pied gauche.
Le centre de santé de référence de la localité de Ansongo a recueilli deux des trois mutilés pour les premiers soins. Ils seront transférés par la suite, le lendemain à 100 km plus loin à l’hôpital de la principale ville du nord du Mali, Gao.
C’est quasiment la première fois depuis 2012, après l’opération Serval de l’armée française que les jihadistes appliquent la charia et amputent des membres de présumés voleurs. Des observateurs avancent que l’absence de l’État malien à plusieurs endroits du pays laisse le champ libre aux jihadistes qui imposent leurs lois. Des analystes ajoutent que cela fait partie de la stratégie des même jihadistes : montrés aux populations excédées par les attaques de transports en communs qu’ils sont la solution.
RFI