«La stabilité de cette région constitue un facteur essentiel de notre propre sécurité en Europe et nous observons avec inquiétude la détérioration continue de la situation sur place», a déclaré une porte-parole de la chancelière allemande, Ulrike Demmer, lors d’un point de presse à Berlin. Elle a rappelé qu’aux yeux d’Angela Merkel l’Allemagne «voulait et devait assumer davantage de responsabilité sur place».
Concrètement, la ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente du parti conservateur d’Angela Merkel, a plaidé au cours du week-end en faveur d’un mandat renforcé de l’armée allemande dans la partie sud du Sahara. Elle a pris l’exemple de la France «qui est impliquée sur place avec un mandat beaucoup plus robuste» que celui de l’armée allemande, cantonnée pour l’heure essentiellement au Mali à des missions de formation et de surveillance, et sous contrôle étroit des parlementaires allemands.
Dans le même temps, Angela Merkel et son camp conservateurs doivent composer avec le pacifisme traditionnel de l’opinion nationale, fortement ancré depuis la Seconde guerre mondiale, et celui de leur partenaire social-démocrate au sein de la coalition. «Nous n’accepterons aucune offensive militaire mal préparée et pas de redéfinition par le ministère de la Défense de la politique étrangère allemande», a ainsi prévenu la nouvelle présidente du parti social-démocrate (SPD), qui prône un virage à gauche du mouvement, Saskia Esken, dans une interview dimanche.