Les manifestants sont venus nombreux sur la place de l’indépendance de la capitale malienne, Bamako. Une foule considérable. Plusieurs milliers des personnes ont répondu présentes à l’appel du Haut conseil islamique du Mali.
Le dimanche 30 octobre, une vidéo, dans laquelle un homme tient des propos virulents sur l’islam, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Cela a provoqué un déferlement de colère chez les Maliens. Pour montrer leur exaspération vis-à-vis de ces propos dits « diffamatoires », les fidèles musulmans du Mali ont décidé d’organiser un meeting de « protestation contre les phénomènes blasphématoires à l’encontre de l’Islam et ses valeurs ».
Sur les pancartes des manifestants, nous pouvions lire certains propos comme « le coran est sacré » ; « nous détestons celui qui déteste le prophète (PSL) » ; « nous aimons celui qui aime le prophète (PSL) » ; « le prophète est notre guide ». D’autres scandaient : « plus jamais ça au Mali ».
L’implication des pouvoirs publics
Au cours de la manifestation, les responsables du Haut conseil islamique du Mali ont condamné, « avec la dernière énergie, ces actes et propos blasphématoires, blessant dans leur foi tant de fidèles musulmans à travers le monde et qui constituent des menaces pour la paix et la stabilité sociale ».
L’organisation islamique du Mali dit apprécier « hautement » les déclarations de condamnation des autorités de « ces actes » et « la promptitude avec laquelle des pouvoirs judiciaires ont engagé des poursuites contre l’auteur et ses complices ».
Elle exhorte les pouvoirs publics à mettre « rapidement » un terme aux activités de toute personne ou groupe de personnes jugées « blasphématoires contre la religion, et généralement menées au nom d’une compréhension erronée de la liberté de la presse et de la laïcité ».
En outre, le secrétaire général du haut conseil islamique, Mamadou Diamoutani a, au nom de l’organisation, appelé les musulmans à la retenue, au respect de l’autorité religieuse dans la gestion d’une telle situation, conformément à l’enseignement de l’Islam. Il a appelé les fidèles au calme tout en les rassurant de la détermination du HCIM à suivre de près l’évolution du dossier judiciaire.
Six personnes en détention
Six personnes ont été placées, jeudi 3 novembre, en détention provisoire au Mali pour « délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public ». Il s’agit notamment de l’écrivain Doumbi Fakoly, de l’ami intime et d’un jeune frère de l’auteur des propos dits « blasphématoires » et trois autres personnes plus ou moins proches de lui.
Notons que l’homme qui a tenu ces propos est toujours en fuite. Il serait adepte du Kémitisme, mouvement spirituel inspiré de l’Égypte antique. Les six personnes en détention seraient issues de ce mouvement souvent qualifié de secte. Il a comme leader, Doumbi Fakoly.
Ibrahim Djitteye