Le Conseil national de la jeunesse du Mali vit depuis le 1er mai une période de transition. Un nouveau Bureau transitoire a été mis en place à l’issue de la Conférence nationale extraordinaire unitaire. Amadou Diallo, le Président sortant, a démissionné de son poste vu ses nouvelles fonctions au Conseil national de transition. Mais ce bureau ne fait pas l’unanimité. Certains membres le jugent illégal et appellent à sa dissolution car, selon eux, seul le Congrès peut décider d’un changement à la tête du Comité exécutif.
L’accouchement a été difficile. Pour que le bureau transitoire du CNJ puisse voir le jour, il a fallu transcender un bras de fer qui a duré plusieurs heures lors de la Conférence nationale extraordinaire du 1er mai 2021 à Bougouni. Des membres du Bureau exécutif sortant se sont insurgés contre tout remaniement avant de céder plus tard. Un Bureau exécutif transitoire a finalement été mis en place en début de soirée. Dirigé par Habib Dakouo, l’actuel Président du Conseil communal de la jeunesse de la Commune V du District de Bamako, il a en charge la réforme des textes du CNJ et présentera les conclusions de ses travaux dans un délai de trois mois. Et ce sera sur la base de ces nouveaux textes qu’un nouveau président sera élu lors du Congrès prévu pour décembre 2021. Pour le ministre de la Jeunesse d’alors, Mossa Ag Attaher, c’est pour unifier les jeunes que cette Conférence extraordinaire s’est tenue. « Le CNJ est traversé depuis le Congrès de Koutiala par des dissensions ayant créé divers groupes au sein du Comité exécutif et des groupes d’opposants à l’extérieur de celui-ci. L’objectif de cette Conférence extraordinaire est de créer toutes les conditions pour unifier les positions et les points de vue, afin d’aboutir à un bureau consensuel et unitaire », avait-il déclaré aux délégués venus de tout le Mali lors de la Conférence extraordinaire.
Cependant, tout le monde n’est pas de cet avis. Une vingtaine de jours plus tard, le bras de fer semble continuer. Le Bureau transitoire, contesté en son sein même, est toujours décrié par des membres de l’ancien Bureau exécutif. « Ce Bureau transitoire n’est ni légal ni légitime. En se référant aux statuts et règlement, les textes stipulent que le Comité exécutif doit compter 45 membres. Et nous avons un Bureau transitoire de 73 membres qui a été mis en place avec la contribution du ministère de la Jeunesse, ce qui est carrément en déphasage avec les statuts et règlement du CNJ. En outre, la Conférence extraordinaire n’a pas vocation à élire ou même à toucher à la composition du bureau. Malheureusement cela a été fait, d’où une illégitimité », estime Mohamed Diakité, Secrétaire général du Bureau exécutif sortant et de l’actuel Bureau transitoire.
Quelle solution ?
Avec plusieurs autres camarades du bureau sortant, il conteste l’organe transitoire et se dit pour le respect des textes statutaires et réglementaires du CNJ, dont les violations sont, selon lui, les sources des différentes crises. Le Secrétaire général du Bureau exécutif sortant et de l’actuel Bureau transitoire et d’autres membres prévoient de requérir la nullité du Bureau transitoire au niveau du tribunal administratif.
En lieu et place, Mohamed Diakité propose de remplacer le poste vacant, celui du Président, et de trouver avec le ministère de la Jeunesse des pistes de solution face à la crise. Ou tout simplement de suspendre le Bureau transitoire. « Ils ont donné l’impression que le problème du CNJ se trouvait seulement au niveau du Bureau exécutif. J’ai dit que si tel était le cas il fallait le suspendre jusqu’au prochain Congrès et mettre en place un Comité transitoire de quelques membres, afin qu’il y ait moins de frustrations. Celui-ci va toiletter les textes et reprendre le renouvellement des bureaux, conformément aux statuts et règlement intérieur du CNJ ».
Boubacar Diallo
Source: journaldumali