Lancée le 16 juin dernier, la Convention des forces patriotiques (CFR) multiplie ses soutiens aux institutions de la République et au Président Ibrahim Boubacar Kéïta, contesté et appelé à la démission par des milliers de Maliens, sous l’impulsion du Mouvement du 5 juin et de l’influent Imam Mahmoud Dicko. Dans la marée politique, la CFR se positionne aux côtés de la majorité présidentielle comme chantre de l’offre de dialogue du Président de la République.
Le M5 – RFP rendait public le 30 juin dernier son mémorandum de sortie de crise. Il y demande, entre autres, la dissolution de l’Assemblée nationale, le renouvellement des membres de la Cour constitutionnelle et la mise en place d’un gouvernement de transition, dont le Premier ministre, doté des pleins pouvoirs, serait choisi par lui. Il a fallu moins de cinq heures à la CFR pour dénoncer ce mémorandum, dans lequel elle voit plutôt « une tentative déguisée de coup d’État et un appel à la violence ».
Des sorties médiatiques de ce genre, la CFR y est habituée. Sa solution politique réside en un seul mot : dialogue. Elle reconnaît que des défaillances de gouvernance existent au Mali. Cependant, en lieu et place des appels à la démission du Président de la République et à la dissolution de certaines institutions, la CFR prône le dialogue et invite le M5 à saisir la « main tendue » du Président IBK. « Quel pays ne connaît pas de défaillances de gouvernance ? Le Mali, comme certains de la sous-région, est en guerre et lutte contre le terrorisme au Sahel. Alors, des problèmes il y en a, comme un peu partout dans le monde et nous le reconnaissons. Le Président de la République n’est pas insensible à ces problèmes. Nous avons été dépités de voir le M5 – RFP refuser la main tendue du Président de la République et son offre de dialogue, qui est la seule option de sortie de crise. Cette offre de dialogue est assortie d’une mise en œuvre rapide des résolutions du DNI (Dialogue national inclusif) et de la nomination d’un gouvernement de résultats », déclare Fatoumata Sacko, Vice-coordinatrice de la CFR.
Le mouvement, composé de faîtières, de politiques et de religieux, refuse d’être réduit à un club de soutien. Mme Sacko fustige la démarche du M5 et compte rester mobilisée pour la stabilité. « Nous ne sommes pas un club de soutien, ne nous réduisez pas à cela. Alors, oui, la CFR restera mobilisée et défendra l’intérêt général, à travers les institutions issues du processus démocratique. La CFR se dressera contre la voie de l’incertitude prônée par le M5 ».
Boubacar Diallo
Journal du Mali