Dans un communiqué de presse rendu public, hier, mardi 19 avril 2022, la Force française Barkhane dit avoir transféré la base opérationnelle avancée de Gossi (Gao) aux Forces armées maliennes (FAMAS). Depuis septembre 2018, indique le communiqué, cette base opérationnelle avancée, a permis à la Force Barkhane de soutenir avec détermination l’effort des forces armées maliennes dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence de groupes armés terroristes.
«Le 19 avril 2022, la base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes. Ce transfert s’inscrit dans le cadre fixé par le Président de la République française le 17 février 2022 afin de réarticuler la force Barkhane hors du Mali », souligne le communiqué de presse de l’Opération Barkhane. Le communiqué de presse indique que le transfert a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMAs. Selon la France, toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleures conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection. La force française précise qu’un état des lieux croisé a évidemment été réalisé en bonne et due forme, après reconnaissance approfondie du site par l’armée malienne. «Depuis septembre 2018, cette base, opérationnelle avancée, a permis à la Force Barkhane, de soutenir avec détermination l’effort des forces armées maliennes dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence de groupes armés terroristes. En renforçant la sécurité dans la région, la base de Gossi a également créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations de la région dans les domaines des Infrastructures vitales, de l’éducation, de la jeunesse et de la santé. C’est pourquoi la coordination du retrait a également été effectuée par ailleurs avec de grands acteurs Internationaux du développement, afin que ces projets puissent se poursuivre au profit des populations le long de la RN16 après le départ de la Force », révèle le communiqué de presse de l’Opération Barkhane. Il ressort également de ce communiqué que la cohabitation entre la Force Barkhane et la population de Gossi a toujours été marquée par une excellente entente et un profond respect mutuel permettant de tisser de profonds liens d’amitiés. « A l’heure du départ de Barkhane, il appartient désormais aux seules forces maliennes d’assurer la protection des populations de Gossi, le soutien à leur développement et la poursuite du combat contre les groupes qui les terrorisent. Nous souhaitons le meilleur à nos frères d’armes des forces armées maliennes dans l’accomplissement de leur mission» conclut le communiqué de presse de l’Opération Barkhane.
A rappeler que le 17 février 2022, le Président français Emmanuel Macron a annoncé la décision de la France et de ses alliés européens de se retirer militairement du territoire malien : «Nous ne pouvons pas rester engagé militairement auprès d’autorités dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali. La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier. Elle ne doit pas sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir. Elle ne peut pas non plus justifier l’escalade de la violence par le recours à des mercenaires dont les exactions sont documentées en République centrafricaine, et dont l’exercice de la force n’est encadré par aucune règle ni par aucune convention. Dans ces conditions, la France et ses partenaires engagés dans la lutte contre le terrorisme, à savoir les Etats participants à la Task Fols Takuba ont pris la décision de retirer leur présence militaire au Mali. Ce retrait se traduirait par la fermeture des emprises de Gossi, de Ménaka et de Gao », qui sont les trois bases militaires françaises restantes, après le retrait, il y a quelques mois, de Kidal, Tessalit et Tombouctou. Il n’en fallait pas pour faire réagir le gouvernement malien. Ainsi, dans son communiqué en date du 18 février 2022, le Gouvernement de la République du Mali dit avoir pris acte de la décision unilatérale du 17 février 2022 des Autorités françaises de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba, en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires. «Cette décision fait suite aux annonces également unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les FAMAS et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne. Ces décisions unilatérales constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali. Au regard de ces manquements répétés des accords de défense. Le Gouvernement invite les Autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des Autorités maliennes», précise le communiqué du gouvernement malien.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain