Les travaux de la Revue de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par la Banque mondiale ont débuté hier dans un hôtel de la place. La rencontre de deux jours est organisée conjointement par le bureau de la Banque mondiale à Bamako et le gouvernement qui le place sous le thème : «Accroître la capacité d’absorption du pays dans un contexte de crises sécuritaire et sanitaire de Covid-19». L’ouverture de cette session technique a été présidée par le secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Traoré, en présence de la directrice des opérations de la Banque mondiale au Mali, Clara de Sousa.
La revue conjointe de la performance du portefeuille a pour objectif global d’examiner, avec l’implication de toutes les parties prenantes, les progrès et les résultats atteints par les projets financés par la Banque au Mali. Au-delà des réunions mensuelles conjointes de suivi du portefeuille, elle permet d’élargir des discussions autour du portefeuille aux acteurs, autres que ceux directement impliqués dans l’exécution des projets.
Le secrétaire général Abdoulaye Traoré a souligné que la présente revue intervient dans un contexte difficile de crise sanitaire mondiale de Covid-19 et de multiples crises nationales d’ordre sociopolitique et sécuritaire qui n’ont pas favorisé les conditions de mise en œuvre des projets durant ces deux dernières années. «Ces crises exogènes à l’environnement des projets ont négativement impacté la performance du portefeuille en termes de niveaux de taux moyen annuel de décaissement.
Cette situation du portefeuille s’est traduite par une détérioration continue de la performance du portefeuille de 2018 à nos jours. D’un taux moyen annuel record de 38,8% en 2018 pour une moyenne annuelle minimum de 20%, le portefeuille a enregistré successivement un taux de 33,6% en 2019 puis 18,7% en 2020 pour atteindre 20,48% en juin 2021, fin de l’année fiscale de la Banque mondiale» a-t-il expliqué. Et d’inviter chacun en ce qui le concerne, à persévérer davantage pour permettre de renouer avec la performance enregistrée en 2018 et faire en sorte qu’une performance durable soit maintenue pour soutenir et booster la capacité d’absorption du pays.
Le représentant du ministre a rappelé que le montant cumulé des engagements de la Banque mondiale en faveur du Mali au 31 octobre 2021 est de 1,9 milliard de dollars des Etats-unis d’Amérique, soit environ 1.098 milliards de Fcfa. «Ces financements soutiennent la mise en œuvre de trente projets, dont vingt à caractère national et dix à caractère régional. Ainsi, les ressources affectées aux projets nationaux représentent 69,87% des engagements et celles allouées aux projets régionaux ressortent à 30,13%.
Ces interventions couvrent les domaines ci-après : énergie et eau, agriculture, élevage et pêche, développement urbain, transports ou infrastructures routières, éducation, formation professionnelle et emplois des jeunes, santé, population et genre, protection sociale, environnement, gouvernance et décentralisation», a-t-il expliqué. Précisant que le cumul des décaissements effectués sur les montants approuvés est de 777,33 millions de dollars, soit environ 452,41 milliards de Fcfa. Le taux global de décaissement cumulé du portefeuille est de 41,20% à la date du 31 octobre 2021.
Au 30 novembre 2021, le taux au titre de l’année fiscale 2021-2022 (qui a commencé le 1er juillet 2021 et devant s’achever le 30 juin 2022) au titre des projets nationaux ressort à 6,17% sur un objectif annuel d’au moins 20%. Abdoulaye Traoré a exprimé l’entière satisfaction du gouvernement pour la contribution remarquable du Groupe de la Banque mondiale aux efforts de développement économique et social de notre pays.
Dans des contextes tels que celui du Mali, a expliqué la directrice des opérations, l’engagement de la Banque mondiale auprès des populations est indispensable pour maintenir les efforts d’éradication de la pauvreté et de meilleur partage de la prospérité. À cet effet, elle a lancé un appel aux acteurs afin qu’ils renforcent les efforts visant à accélérer la mise œuvre des projets car les populations ont plus que jamais besoin des appuis de ces projets en ces moments combien difficiles pour elles.
La directrice des opérations a précisé ensuite que cette revue se tient au moment où la Banque mondiale est en train de préparer sa stratégie intérimaire de coopération avec le Mali : la Note d’engagement pays. «En effet, l’actuel cadre de partenariat, organisé autour de trois grandes orientations stratégiques (Amélioration de la gouvernance, Création d’opportunités économiques et Résilience) prendra fin le 31 décembre 2021. La présente revue servira alors de lancement des concertations pour l’élaboration de notre stratégie intérimaire devant couvrir une année», a expliqué Mme Clara de Sousa.
Aminata Dindi SISSOKO
Source : L’ESSOR